Les "fadettes" coûtent 8.000 euros d'amende à Bernard Squarcini
L'excuse de la "sûreté de l'Etat" invoquée par Bernard Squarcini n'aura pas convaincu
les magistrats. L'ancien patron de la Direction centrale du renseignement
intérieur (DCRI) est condamné dans l'affaire dite des "fadettes", ces factures téléphoniques très détaillées qu'il avait demandées pour
débusquer les sources d'un journaliste du quotidien Le Monde en 2010. Le tribunal est allé
au-delà des réquisitions du parquet, qui avait mis le seuil de l'amende à 5.000
euros.
Un volet de l'affaire
Bettencourt
Bernard Squarcini avait récupéré des relevés téléphoniques d'un de reporter. Il cherchait à savoir qui avait pu transmettre à Gérard Davet, un procès-verbal de l'affaire Bettencourt. Il s'agissait
de l'audition de Patrice de Maistre, chargé de gérer la fortune de l'héritière
du groupe L'Oréal. Les magistrats voulaient en savoir plus sur les relations
entre le gestionnaire et Eric Woerth, alors ministre du gouvernement Fillon.
Une défense sous la
couverture de la sûreté de l'Etat
A l'audience, le 18 février, Bernard
Squarcini s'était défendu d'avoir voulu stopper des fuites dans la presse. Une
autorisation exceptionnelle avait été évoquée, celle qui autorise le contrôle
des communications "aux seules fins de défense des intérêts nationaux" .
La lecture du procureur avait été différente, il avait pointé une loi qui n'autorise
pas les recherches liées à une personne identifiée.
En plus de la condamnation à
8.000 euros d'amende, l'ancien patron de la DCRI devra verser un peu plus de
7.000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles. Son avocat, Me Maisonneuve,
a contesté le jugement sans préciser s'il allait faire appel.
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