Légionellose à Lens : le procès s'ouvre 9 ans après la contamination
C'est déjà
la deuxième étape du dossier de la légionellose qui a touché 86 personnes dans le Pas-de-Calais, à Harnes,
entre Lens et Carvin en 2003 et 2004, dont 18 ont succombé à une pneumopathie
grave. En 2007, les victimes avaient remporté une première victoire lors la
procédure civile et des premières indemnisations versées à cinq familles.
Devant le
tribunal correctionnel de Béthune, jusqu'au 21 décembre, trois prévenus sont
cités pour blessure et homicides involontaires: la société Noroxo, son ancien
directeur Johnny Malec et la branche française de l'entreprise GE Water &
Process Technologies, en charge de l'entretien du site.
Des taux d'exposition
700 fois supérieurs aux normes
La légionellose
est une maladie infectieuse due à une bactérie qui se développe dans les
milieux tièdes et humides. Selon la justice, les tours aéroréfrigérantes de
l'usine projetaient à 20km aux alentours des micros-particules contenant la
bactérie Légionella pneumophilia. Les taux étaient 700 fois supérieurs aux
normes autorisées. Les 160 salariés étaient potentiellement exposés.
Pour les familles, un besoin de reconnaissance
Depuis neuf
ans, les victimes de la légionellose et les familles se battent pour démontrer
la responsabilité des dirigeants de l'usine. François Delaby préside
l'Association des victimes de l'épidémie de légionellose de Lens (AVELL). Son père
est mort en décembre 2003 des suites d'une pneumopathie grave.
"Les
taux de contamination de l'époque l'indiquent et, malgré cela, ils ont continué
à faire tourner l'entreprise" (François Delaby, fils d'une victime)
Depuis, l'usine
Noroxo, qui fabriquait des alcools et des acides principalement utilisés dans
les secteurs de l'automobile et du bâtiment, a été fermée et démantelée en
2010.
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