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Légionellose à Lens : le procès s'ouvre 9 ans après la contamination

Une épidémie de légionellose autour d'une usine pétrochimique dans la région de Lens avait touché 86 personnes, dont 18 en sont mortes en 2003 et 2004. Un procès au pénal s'ouvre ce lundi à Béthune contre l'entreprise Noroxo, son directeur général de l'époque et la société chargée du traitement de l'eau.
Article rédigé par Mathias Kern
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (LEFEVRE SYLVAIN/SIPA Autre)

C'est déjà
la deuxième étape du dossier de la légionellose qui a touché 86 personnes dans le Pas-de-Calais, à Harnes,
entre Lens et Carvin en 2003 et 2004, dont 18 ont succombé à une pneumopathie
grave. En 2007, les victimes avaient remporté une première victoire lors la
procédure civile et des premières indemnisations versées à cinq familles.

Devant le
tribunal correctionnel de Béthune, jusqu'au 21 décembre, trois prévenus sont
cités pour blessure et homicides involontaires: la société Noroxo, son ancien
directeur Johnny Malec et la branche française de l'entreprise GE Water &
Process Technologies, en charge de l'entretien du site.

Des taux d'exposition
700 fois supérieurs aux normes

La légionellose
est une maladie infectieuse due à une bactérie qui se développe dans les
milieux tièdes et humides. Selon la justice, les tours aéroréfrigérantes de
l'usine projetaient à 20km aux alentours des micros-particules contenant la
bactérie Légionella pneumophilia. Les taux étaient 700 fois supérieurs aux
normes autorisées. Les 160 salariés étaient potentiellement exposés.

Pour les familles, un besoin de reconnaissance

Depuis neuf
ans, les victimes de la légionellose et les familles se battent pour démontrer
la responsabilité des dirigeants de l'usine. François Delaby préside
l'Association des victimes de l'épidémie de légionellose de Lens (AVELL). Son père
est mort en décembre 2003 des suites d'une pneumopathie grave.

"Les
taux de contamination de l'époque l'indiquent et, malgré cela, ils ont continué
à faire tourner l'entreprise" (François Delaby, fils d'une victime)

Depuis, l'usine
Noroxo, qui fabriquait des alcools et des acides principalement utilisés dans
les secteurs de l'automobile et du bâtiment, a été fermée et démantelée en
2010.

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