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Le PS dénonce l’"utilisation" de la police "par un clan" après des informations sur l'IGS

L'Inspection générale des services (IGS), la "police des polices", aurait falsifié une procédure en 2007, année de la présidentielle, afin de nuire à des policiers considérés comme proches de la gauche, selon "Le Monde". Réaction immédiate du PS.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Les bâtiments de l'Inspection générale des services (IGS) (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

L'Inspection générale des services (IGS), la "police des polices", aurait falsifié une procédure en 2007, année de la présidentielle, afin de nuire à des policiers considérés comme proches de la gauche, selon "Le Monde". Réaction immédiate du PS.

Le président du groupe PS au Sénat, François Rebsamen, a jugé, mercredi, après la parution de l'enquête du journal "Le Monde" sur cette affaire complexe, que, si se confirmaient les soupçons de procédure truquée afin d'écarter des fonctionnaires réputés de gauche, cela dénoterait l'"utilisation par un clan, le clan des amis du 'patron', des services de police à des fins partisanes".

Le PS accuse Guéant

Le député Bruno Le Roux, un des porte-paroles de campagne du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande, a, lui, accusé le ministre de l'Intérieur Claude Guéant "d'être au coeur" de l'affaire de procédure truquée au sein de l'IGS. "J'ai totalement confiance dans la police et dans l'Inspection générale des services (IGS). Quand des opérations ont été montées comme cela, cela veut dire qu'il y a eu désordre et, où que l'on remonte dans cette affaire, il y a un nom, c'est Claude Guéant", a déclaré M. Le Roux, dans les couloirs de l'Assemblée.

"Claude Guéant est au centre d'un système de pouvoir qui s'est transformé en système de clan et dont on voit qu'il tenait toutes les manettes", a-t-il ajouté. "C'est le premier à qui l'on doit demander des comptes. Il doit donner aujourd'hui des explications, il est au coeur de l'affaire", a-t-il martelé.

Le candidat (MoDem) à la présidentielle François Bayrou a déclaré, de son côté, que la justice devait être "impitoyable" s'il s'avérait que la police des polices avait effectivement truqué une enquête pour mettre en cause des policiers réputés proches de la gauche.

Interogé à l'Assemblée nationale par le député socialiste, Jean-Jacques Urvoas, lors de la séance des questions au gouvernement, le ministre de l'intérieur a d'abord évoqué l'affaire Karachi avant de dénoncer l'instruction "publique" avant d'affirmer que quand la justice "est saisie on la laisse travailler".

L'affaire

"Un scandale sans précédent ébranle la Préfecture de police de Paris. Selon une enquête menée par Le Monde, l'Inspection générale des services (IGS), la "police des polices", a sciemment truqué, en 2007, une procédure", écrit "Le Monde". La préfecture a dénoncé dans un communiqué des "allégations infondées".

Selon Le Monde, l'IGS est soupçonnée d'avoir truqué une enquête portant sur un trafic de titres de séjour pour mettre en cause le directeur de la police générale en 2007, Yannick Blanc, son adjoint, ainsi qu'un policier affecté à la sécurité de l'ex-ministre socialiste de l'Intérieur, Daniel Vaillant.
Il avait été mis fin aux "fonctions de directeur de la police générale" occupées par Yannick Blanc par un décret de Nicolas Sarkozy le 16 janvier 2008.

Des policiers de l'IGS sont soupçonnés d'avoir truqué des procès-verbaux, déformé des déclarations de personnes en garde à vue et modifié des compte rendus d'écoutes téléphoniques pour provoquer la mise en cause de cinq fonctionnaires, dont quatre ont été mis en examen à tort en 2007. Suspendus de leurs fonctions, ils ont depuis été blanchis par la cour d'appel de Paris.

Au nombre des fonctionnaires visés figuraient Yannick Blanc, patron de la police générale à Paris, jugé proche de Ségolène Royal, candidate
socialiste à la présidentielle de 2007, et Christian Massard, officier de sécurité de l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur Daniel Vaillant.

Le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, a été entendu par la justice comme témoin assisté dans cette affaire qui a donné lieu à six informations judiciaires, confiées à quatre juges d'instruction.

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