Le président d'Areva dément avoir fait espionner Anne Lauvergeon
L'ancienne patronne du groupe nucléaire et son mari affirment avoir été la cible d'une enquête privée, qui portait notamment sur les conditions de l'acquisition d'Uramin.
La guerre Areva-Lauvergeon se poursuit par déclarations interposées. Le président du directoire du groupe nucléaire, Luc Oursel, a assuré à L'Usine nouvelle mardi 17 janvier qu'Areva n'avait "à aucun moment commandé d'étude illégale" à une société d'intelligence économique pour espionner Anne Lauvergeon.
Cette dernière et son mari Olivier Fric affirment avoir été la cible d'une enquête privée, qui portait notamment sur les conditions de l'acquisition en 2007 par Areva de la société minière canadienne Uramin, devenue un gouffre financier de 2 milliards d'euros. Le couple, qui aurait été soupçonné d'avoir bénéficié personnellement de cette acquisition, a déposé plainte le mois dernier.
"Il ne faut voir aucun complot"
Lundi, Anne Lauvergeon a par ailleurs accusé l'Elysée de "déstabilisation systématique" à son encontre, mettant ainsi au jour des années de contentieux avec Nicolas Sarkozy et des patrons proches du chef de l'Etat comme le dirigeant d'EDF Henri Proglio, au cœur de rivalités industrielles autour du nucléaire français.
Elle a en outre assigné Areva en justice afin que l'entreprisel lui verse 1,5 million d'euros d'indemnités de départ, conformément à ce qui avait été acté au moment de son éviction par le gouvernement en juin 2011. Le versement de ses indemnités a été suspendu aux conclusions d'une étude sur l'acquisition d'Uramin.
"Il ne faut voir aucun complot", selon Luc Oursel, dans le fait que le conseil de surveillance a nommé trois administrateurs indépendants pour "analyser les conditions d'acquisition et d'exploitation" d'Uramin afin "d'en tirer les enseignements pour le groupe". Selon Marc Eichinger, auteur d'un audit réalisé en 2010 pour le groupe, Areva aurait été victime d'une "escroquerie" lors de cette acquisition.
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