Le maire "gifleur" de Cousolre relaxé en appel
C'est la fin d'une affaire qui avait revêtu une tournure symbolique autour de la responsabilité des maires. Maurice Boisart, premier édile de Cousolre dans le Nord, a été relaxé mercredi. "La cour infirme le jugement rendu en première instance et relaxe monsieur Boisart" , a annoncé Alain Blanc, président de la cour d'appel de Douai.
Un geste "justifié" et "adapté aux circonstances"
Après avoir giflé un adolescent rebelle de sa commune, Maurice Boisart, maire de Cousolre, avait été condamné le 17 février dernier en correctionnelle à une amende de 1.000 euros avec sursis et à 250 euros de dommages et intérêts. Une peine qu'il peut désormais oublier.
"considère que le geste du maire, mesuré et adapté aux circonstances de fait de l'espèce, même s'il l'a lui-même regretté, était justifié en ce qu'il s'est avéré inoffensif et était une réponse adaptée à l'atteinte inacceptable portée publiquement à l'autorité de la fonction"La cour considère en effet "que le geste du maire, mesuré et adapté aux circonstances de fait de l'espèce, même s'il l'a lui-même regretté, était justifié en ce qu'il s'est avéré inoffensif et était une réponse adaptée à l'atteinte inacceptable portée publiquement à l'autorité de la fonction" . Maurice Boisart se réjouit que son statut de maire ait été "pris en considération" , ce qui selon lui "n'avait pas été fait avant" .
"On n'aurait jamais dû saisir la justice pour ça"
Le maire était défendu par le très médiatique ténor du barreau, Dupond-Moretti. Épaulé par l'Association des maires de France et des lettres de soutien anonymes, Maurice Boisart avait été conforté dans sa décision de faire appel. Il a d'ailleurs tenu à remercier "les Français et les Françaises qui l'ont soutenu dans cette épreuve" .
Lors du procès en appel début septembre, l'avocat général de la Cour d'appel de Douai avait demandé aux jurés de dispenser Maurice Boisart de peine. Une demande de dispense à l'époque évidente pour Me Dupond-Moretti : " Une dispense de peine, bien sûr. On n'aurait jamais du saisir la justice pour ça " .
"On en revient toujours à la notion de respect. On a tous eu un coup de pied au cul quand on était gamin, tous eu une réprimande, tous eu une gifle quand on avait mal répondu. O ù va-t-on si on ne peut plus respecter le maire?", conclut Maurice Boisart. Cette affaire hors norme aura cependant entaché la réputation de cet élu, devenu malgré lui " symbole " de la lutte contre l'incivilité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.