La région Ile-de-France priée de reprendre l'appel d'offres pour sa plateforme téléphonique
On prend les mêmes et on recommence. Tout. Vu la polémique de la fin de semaine dernière, c'est sans doute la plus simple des solutions. Et c'est Arnaud Montebourg, ci-devant ministre du Redressement productif, qui a vendu la mèche à l'Assemblée nationale : "Le président de la République m'a demandé instamment de téléphoner au président du Stif pour que celui-ci reprenne ce marché, et je crois pouvoir vous dire que celui-ci, qui s'est exprimé de façon tout à fait nette, reprendra ce marché." Et Montebourg d'ajouter : "Tous les décideurs publics doivent instaurer dans la commande publique des règles favorisant l'emploi sur le territoire national."
De qui parlait-il ? De Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France et, à ce titre, président du Stif, le syndicat des transports de la région. De quoi parlait-il ? Du pataquès autour d'un marché public, celui de la plateforme téléphonique du Stif.
*"Nous nous battons pour relocaliser des emplois, ce n'est pas pour accepter qu'on les délocalise" (Arnaud Montebourg)*
L'appel d'offres avait pourtant été passé dans les formes. Mais le candidat non retenu, Webhelp, a révélé que son concurrent avait une plateforme téléphonique au Maroc. Il menaçait d'avoir à licencier 80 personnes. En France. Tollé politique. Arnaud Montebourg avait demandé au Stif de reconsidérer sa décision. "Nous nous battons pour relocaliser des emplois, ce n'est pas pour accepter qu'on les délocalise", disait-il. L'affaire était même montée jusqu'au sommet de l'Etat, François Hollande appelant les responsables publics à favoriser "le travail en France" .
Sauf que... Sauf que la réalité n'était pas si simple : France Info révélait vendredi que le candidat non retenu, B2S, avait lui aussi une plateforme à l'étranger, en Roumanie ! S'il avait été retenu, il aurait, lui aussi, délocalisé.
L'histoire n'est donc pas terminée. D'autant que la société B2S a prévenu en fin de semaine : si le Stif venait à lancer un nouvel appel d'offres, elle anvisageait d'attaquer en justice, pour violation du code des marchés publics.
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