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La famille Toscan du Plantier se tourne vers l'UE pour attaquer Dublin

L'avocat de la famille de Sophie Toscan du Plantier, assassinée en Irlande en 1996, indique qu'un recours va être déposé devant la Commission européenne afin d'enclencher une procédure contre l'Irlande. La Cour suprême irlandaise avait refusé en mars d'extrader le Britannique Ian Bailey, principal suspect dans cette affaire.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Rex Features/REX/SIPA Autre)

Depuis 15 ans, la famille de Sophie Toscan du Plantier attend la condamnation d'un coupable. L'épouse de l'ancien patron de Gaumont (Daniel Toscan du Plantier, décédé en 2003) avait été retrouvée assassinée en décembre 1996, aux abords de sa maison isolée de Toormore, près de Cork, dans le sud-ouest de l'Irlande.

Depuis le début de l'affaire, un voisin, journaliste indépendant, nommé Ian Bailey, fait figure de principal suspect. Il avait divulgué des détails inédits sur le crime dans ses articles. L'homme a déjà été arrêté à plusieurs reprises dans ce dossier, avant d'être relâché faute de preuve. Il s'est toujours dit innocent.

Le juge d'instruction parisien Patrick Gachon, chargé de l'enquête, avait émis un mandat d'arrêt européen contre lui en février 2010. Un tribunal de Dublin avait décidé son extradition en mars 2011, mais le suspect avait fait appel.

L'avocat veut obliger Dublin à modifier sa loi

En mars dernier, la Cour suprême irlandaise avait refusé de l'extrader, estimant que Paris n'avait pas prouvé que le suspect ferait l'objet d'un procès en France. La Cour invoquait aussi l'absence de réciprocité entre les deux pays en matière d'extradition, jugeant que "l'Irlande ne pourrait pas obtenir de la France qu'elle lui livre un citoyen britannique pour un meurtre présumé commis en France".

Mais selon Maître Alain Spilliaert, avocat de la famille de Sophie Toscan du Plantier, cet argument ne peut être invoqué dans le cas d'un mandat d'arrêt européen. Il a donc décidé de saisir la Commission européenne, pour déclencher une procédure contre l'Irlande devant la Cour de justice de l'Union européenne. Le but est d'obtenir une modification de la loi irlandaise, afin que l'argument de la réciprocité ne puisse plus être invoqué dans le cas d'une prochaine demande d'extradition.

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