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La bataille judiciaire de l'ex-patron de L'Oréal contre une baraque à frites

Au pied des pistes de ski de Val d'Isère, Lindsay Owen-Jones et ses voisins tentent de faire fermer une baraque à frites depuis six ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le snack La cabane, le 13 décembre 2014 à Val d'isère (Savoie). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Il n'en supporte plus les "nuisances olfactives". L'ancien patron de L'Oréal, le Britannique Lindsay Owen-Jones, va demander au tribunal d'Albertville, mardi 16 décembre, de fermer une baraque à frites située face à son appartement au pied des pistes de ski de Val d'Isère (Savoie).

Lindsay Owen-Jones et son épouse poursuivent, avec trois autres propriétaires, la gérante de La cabane, Valérie Maertens, pour "trouble anormal de voisinage". Ils reprochent à ce snack de "très importantes nuisances olfactives dues aux odeurs de cuisine et de friture qui remontent dans leurs appartements et sur leurs terrasses", ainsi que des nuisances sonores, selon les conclusions de leurs avocats. Ils estiment aussi que la "vue remarquable et la tranquillité exceptionnelle" de leurs logis sont ainsi dénaturées par l'exploitation de cette friterie, entourée de "nombreuses chaises et transats, tables, tentes et chapiteaux, parasols bariolés, poubelles et véhicules".

La cinquième procédure judiciaire en six ans

Lindsay Owen-Jones et ses voisins réclament donc au tribunal la fermeture de l'établissement, sous peine de 500 euros par jour de retard, ainsi que la destruction de "constructions illégales" intervenues en 2011. Depuis 2008, c'est la cinquième procédure en justice engagée dans ce dossier. Le syndicat de copropriété avait notamment tenté, dans un premier temps, d'enjoindre le maire de Val d'Isère de fermer la baraque à frites, sans succès.

Les copropriétaires reprochent à la commerçante le non-respect du code de l'urbanisme. Ils font valoir que le chalet technique, destiné à la société des téléphériques, n'avait pas vocation à devenir un local à usage commercial. Pour appuyer leurs dires, ils citent des courriers du maire datés de 2009, dans lesquels l'édile indique que le snack "est dans une situation illégale" et "ne bénéficie d'aucun permis de construire pour un commerce".

Les "précieuses narines de M. Owen-Jones"

Malgré cela, le snack a continué à fonctionner sous des enseignes diverses. En 2011, les beaux-parents de la gérante, propriétaires du terrain, ont même fait procéder à des travaux d'agrandissement afin d'installer une terrasse et un chapiteau.
 
"C'est un établissement à la bonne franquette", plaide l'avocat de la gérante, Me François Bern, qui reconnaît cependant "une situation un peu bancale". Il estime néanmoins que l'administration a validé l'usage commercial du chalet dans un arrêté municipal de janvier 2008. L'avocat ironise sur les "précieuses narines de M. Owen-Jones" et s'insurge : "C'est un procès de riches qui vivent dans la soie et le confort, ne respirent que des parfums et empêchent cette dame de vivre."

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