Près de 20 ansaprès la première plainte, le procès de Léonide Kameneff et de l'Ecole enbateau s'ouvre ce mardi devant les assises des mineurs de Paris. Il devraitdurer trois semaines.Léonide Kameneff,fondateur de l'association, comparait avec trois anciens membres d'équipages.Ils sont accusés de viols et agressions sexuelles sur mineurs.L'un d'eux avait 17ans au moment des faits, ce qui explique que le procès ait lieu devant la courd'assises des mineurs.Sur le bateau, toutle monde l'appelait LéoLéonide Kameneff, 76ans, le principal suspect, est un ancien psychothérapeute pour enfants. Il alancé le projet de voiliers-école en 1969. Il proposait aux jeunes un "apprentissageintellectuel, physique et affectif différent du cadre scolaire ". Sur lesite de l'association, encore actif, c'est une "une alternative àl'éducation et à l'enseignement de nos écoles, riche en découvertes et enapprentissages pour qui ose s'y risquer... ".Pendant trente ans,plus de 400 enfants ou adolescents sont partis quelques mois ou quelquesannées faire le tour du monde.Beaucoup ontnavigué sur le Karrek Ven , un thonier de 20 mètres. A bord, on apprend l'autonomieet la débrouillardise. Les enfants vivent nus s'ils le veulent, car selonLéonide Kameneff, "Léo" pour les jeunes marins, l'enfant "a les mêmesdroits que l'adulte, droit de vivre sa sexualité comme il en a envie ", a-t-il écrit en 1975.Accusé de violsentre 1979 et 1992, Léonide Karmeneff s'était réfugié en Amérique Latine. Il aété extradé du Vénézuela en 2008.18 ans après lapremière plainteLa première plaintea été déposée en 1994 par d'anciens élèves. Une trentaine a suivi. Ce mardi,seuls dix plaignants seront présents, certains autres faits étant prescrits. Leprocès a pris énormément de temps à se mettre en place. En février 2012, l'Etata même été condamné pour le "déni de justice" qu'a représenté lalongueur de la procédure.Les parties civilessont aujourd'hui âgées de 33 à 46 ans. Leur parole sera confrontée à celle deleur présumé agresseur. Elles dénoncent l'emprise sexuelle et psychologique subiesur les bateaux-écoles."C'est n'est pas leprocès d'une époque" (avocat des victimes)Pour l'avocat de Léonide Kameneff, il faut d'abord comprendre le contexte de l'époque. Certains jurés n'ontpas connu les années 70 selon Yann Choucq, et c'est "l'une des dimensionsdu sinistre judiciaire que représente ce dossier ".Eric Morain, l'avocat desvictimes, rétorque que ce n'est pas "le procès d'une époque. Si on veutnous faire croire du côté des accusés que ce sera le procès des années 70 ou80, ça n'est pas ça. C'est un procès de comportement ".