L'affaire Seznec relancée par un nouveau témoignage ?
Guillaume Seznec a-t-il, ou non, tué son ami Pierre Quémeneur, conseiller général du Finistère, en mai 1923 ? Pour ce meurtre, il a été condamné au bagne à perpétuité, par la cour d'assises de Quimper. Sans preuve, juste une promesse de vente à bas prix d'un bien de Quémeneur à Seznec. Il a été gracié en 1946 pour bonne conduite. Depuis, sa famille se bat pour voir reconnaître son innocence.
L'avocat Denis Langlois, qui a défendu la famille pendant une quinzaine d'années, pense avoir trouvé un nouveau témoignage, inédit, qui disculpe totalement Guillaume Seznec. Il va déposer une nouvelle requête en révision - qui sera la quinzième depuis le début de l'affaire.
Des avances à Marie-Jeanne
Dans son livre, Pour en finir avec l'affaire Seznec , Denis Langlois révèle donc ce témoignage, dont il a pris connaissance en 1978 : celui d'un des enfants Seznec, "Petit-Guillaume", 11 ans au moment des faits, enregistré par un des petits-fils Seznec, Bernard Le Her, en 1978. Que révèle-t-il ? Que Pierre Quémeneur aurait fait des avances à l'épouse de Guillaume Seznec, Marie-Jeanne. Celle-ci l'aurait alors repoussé. Quémeneur serait mal retombé et en serait mort.
"C'est le témoignage d'un enfant de 11 ans", tempère l'avocat, mais "c'est la thèse la plus vraisemblable, la moins en contradiction avec les éléments du dossier" . Bref, il doit suffire pour "réviser le procès au bénéfice du doute" . D'autant que la loi le permet aujourd'hui : "avant 1989 il fallait établir l'innocence totale de l'accusé, ce qui n'est plus nécessaire" .
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