L'affaire Cahuzac agite l'Assemblée nationale
Ils se savaient attendus au tournant : Jean-Marc Ayrault et son ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, ont eu à répondre aux attaques de l'UMP dans l'hémicycle bondé, ce mercredi après-midi. Celles de Christian jacob notamment : "Vous cherchez à faire diversion. On ne peut se contenter d'un lapidaire : 'On ne savait pas' ". Et de s'interroger notamment sur le rôle de Pierre Moscovici en janvier quand la France a adressé une demande de renseignements aux autorités suisses. "L'administration fiscale a-t-elle été instrumentalisée ? ", a demandé le patron des députés UMP.
"On a tranché là avec certaines pratiques antérieures" (J.M. Ayrault)
Jean-Marc Ayrault a déployé les décibels pour défendre son gouvernement : "Lorsque la vérité a éclaté, notre indignation était totale, mais aussi notre colère. Monsieur Cahuzac n'est pas digne d'exercer de nouvelles responsabilités politiques. La République exemplaire est en marche ".
> Lire aussi François Hollande veut que "les élus condamnés pour fraude fiscale soient interdits de tout mandat public"
Le Premier ministre a souligné notamment qu'"en aucun cas ", il n'était "intervenu pour entraver la marche de la justice ". "On a tranché là avec certaines pratiques antérieures , a-t-il continué, provoquant un tollé dans les rangs de la droite. Notre conception n'est pas celle de polices parallèles, d'officines, d'écoutes illicites ".
Christiane Taubira, la garde des Sceaux, à son tour, a rappelé à l'adresse de l'UMP les "affaires qui concernent des membres de votre force politique ". "L'exigence de probité est toujours plus élevée envers la gauche , a-t-elle affirmé. Cette affaire illustre le respect des engagements du président de la République ".
"Si vous voulez chercher une mise en cause, vous frappez à la mauvaise porte !" (Moscovici)
Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie particulièrement mis en cause, lors de cette séance, a lui rétorqué : "Si vous voulez à tout prix chercher une mise en cause, je trouve que vous frappez à la mauvaise porte ! "
L'opposition est cependant restée sur sa faim. Jean-Christophe Largarde notamment a réclamé au nom de l'UDI "la création d'une commission d'enquête parlementaire ". Par ailleurs, le rapporteur général du Budget à l'Assemblée, le socialiste Christian Eckert, lui-même, a estimé dans les couloirs de l'Assemblée que "les mesures annoncées par le président vont dans le bon sens, mais ne sont pas totalement suffisantes ".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.