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Infanticide : le terrible récit de Fabienne Kabou aux assises

Deuxième journée d'audience ce mardi à la Cour d'Assises de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais. Les jurés ont écouté dans la matinée le récit de cette mère de famille jugée pour avoir tué sa petite fille de 15 mois, Adélaïde, sur une plage de Berck-sur-Mer. Elle l’a abandonnée à la marée montante, un soir de novembre 2013. Elle a donné un témoignage sans émotion.
Article rédigé par Delphine Gotchaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (L'avocat général Luc Frémiot à l'accusée : "Vous vous rendez compte comme vos réponses sont un peu trop autocentrées ? © MAXPPP)

Après l'examen lundi de sa personnalité, ce mardi matin, c’est un récit terrible qu'a livré Fabienne Kabou. Un récit terrible parce qu’il est froid et distancié, sans émotion apparente. Terrible, parce que le seul moment où elle s’effondre, c’est lorsque l’on parle d’elle, lorsqu’on la questionne et qu’elle avoue qu’elle n’a pas d’autre réponse qu’un sort jeté, un envoûtement.

"Devant son silence, je m’enfuie en courant"

Mais lorsque Fabienne Kabou raconte ce moment où elle dépose Adélaïde sur le sable, elle le fait de façon totalement désincarnée. Elle dit d’un ton monocorde : "Je vais à la plage et je la berce, je lui donne le sein. Elle s’endort et je la dépose sur plage. Devant sa "non réaction", devant son silence, je m’enfuie en courant "

C’est une terrible phrase qui signifie que, si sa petite fille avait pleuré ou dit quelque chose, elle aurait peut être fait demi-tour. Une façon de rejeter sa responsabilité. Alors l’avocat général fulmine, un peu trop peut-être : "Vous vous rendez compte comme vos réponses sont un peu trop autocentrées ? Comment osez-vous raconter que vous n’aviez pas l’intention de tuer votre fille alors que depuis le départ vous niez son existence ? "

"Pourquoi ne mettez-vous pas fin à vos jours ?" La présidente 

"Je ne l’ai pas nié ", répond Fabienne Kabou avec une forme de mépris. "Elle m’a rendue vivante pendant deux ans " La présidente l’interroge : "Mais pour protéger votre fille et vous-même de ce danger dont vous parlez, pourquoi ne mettez-vous pas fin à vos jours ?" A cette question, Fabienne Kabou n’a pas de réponse.

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