L'affaire commence lorsque un agent de la RATP reçoitune lettre de refus pour un logement social à Nanterre. Motif invoqué : unproblème de mixité sociale. Frédéric Tieboyou demande alors des explications à Logirep, commel'explique Samuel Thomas, délégué général de la Maison des Potes, une associationqui s'est portée partie civile : "La conseillère clientèle de la sociétéLogirep lui a expliqué 'vous êtes noir, dans cet immeuble, il y a déjà beaucoupde noirs, on ne peut pas vous attribué de logement, c'est la loi sur la mixitésociale qui nous permet de faire cette sélection'". Une conversationenregistrée par la mère du locataire. Selon la Maison des Potes, le bailleursocial classait les demandeurs en fonction de leur nationalité et de leurorigine.La Logirep nie en bloc. Le refus d'attribuer le logement a été décidépar une commission composée d'élus locaux, de locataires et de représentantsdu bailleur sur des critères légaux. Il n'y a pas eu non plus de fichageethnique selon Christian Giganti, le directeur général de la société : "Nouson est très prudent sur ce genre de chose. On loge tout le monde".Une amende de 50.000 euros requiseVendredi après-midi, l'affaire a été étudié par le tribunal de Nanterre. Le parquet a requis une amende de 50.000 euros et demandél'effacement des données relatives aux originesethniques des locataires révélées par l'instruction. Le jugement a été mis en délibéré au le 2 mai.Le représentant du bailleur a défendu son client en rappelant que ce denrier ne "s'associait pas aux propos de l'employée et qu'ils'agissait d'une interprétation personnelle ". Interrogé par la juge sur la présence d'un fichierinformatique comportant des mentions sur les origines raciales des locataires comme "Alg" (Algérie) ou"Gy" (Guyane), il a expliquéqu'il s'agissaitd'un champ pour l'informaticien qui ne servait pas aux gestionnaires du parclocatif.