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Google attaqué en justice pour suggérer le mot "juif" lors de recherches

Des associations espèrent obtenir l'interdiction d'associer automatiquement le mot "juif" au nom de personnalités faisant l'objet de requêtes d'internautes dans la fonctionnalité "Google suggest".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La fonctionnalité "Google Suggest", censé suggérer à l'internaute, quand il entre une requête dans la barre de recherche, d'autres demandes sur la foi notamment des requêtes faites par d'autres. (MILENAP /PHOTONONSTOP)

Carla Bruni est-elle "juive", Jean Dujardin est-il "juif" ? Quiconque a déjà tapé le nom d'une personnalité publique dans Google a déjà vu apparaître cette suggestion. Plusieurs associations ont assigné le moteur de recherche en référé, a-t-on appris samedi 28 avril.  

Elles entendent obtenir l'interdiction d'associer automatiquement le mot "juif" au nom de personnalités faisant l'objet de requêtes d'internautes. Une audience a été fixée mercredi à 10h.

Une entorse à la loi réprimant la constitution de fichier ethnique

En cause,  la fonctionnalité "Google Suggest", censé suggérer à l'internaute, quand il entre une requête dans la barre de recherche, d'autres demandes sur la foi notamment des requêtes faites par d'autres. Dans leur assignation, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), J'accuse! Action internationale pour la justice (AIPJ), SOS Racisme et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) estiment que "se trouve ainsi diffusé et amplifié, de la manière la plus visuellement immédiate, le sentiment de l'omniprésence des Juifs aux commandes de la France", déplorent-elles. Pour les associations, en proposant le mot "juif" dans la saisie semi-automatique, Google Suggest enfreint la loi réprimant la constitution de fichiers ethniques.

"Si le propre du programme Google Suggest n'est pas idéologique, son utilisation l'est et les dégâts sont considérables", a assuré  l'avocat de SOS Racisme, Me Patrick Klugman, pour qui cette fonctionnalité "répond de manière claire et objective à un souci malsain qui est de débusquer les Juifs". Fin 2011, une application pour iPhone "Juif ou pas Juifs ?" avait créé le scandale avant d'être retirée.

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