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Après l'audition de Patrick Dils au procès Francis Heaulme, sa femme s'insurge : "J’aimerais qu’on fiche la paix à mon mari"

Le tueur en série Francis Heaulme est jugé depuis mardi par la cour d’assise de la Moselle, à Metz (Grand Est). Mercredi, la journée aura été marquée par l’audition de Patrick Dils, condamné deux fois puis blanchi en 2002. Anaïs Dils, sa femme, dénonce une forme d’interrogatoire qui ne grandit pas la justice.

Article rédigé par Delphine Gotchaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Patrick Dils lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé la création d'une association d'aide à l'enfance dont il est le président, la Louve, le 19 mai 2007 à Lyon. (JEFF PACHOUD / AFP)

Le tueur en série Francis Heaulme est jugé depuis mardi 25 avril et pour quatre semaines par la cour d’assise de la Moselle à Metz. Francis Heaulme comparait pour le meurtre de Cyril et Alexandre en septembre 1986 à Montigny-lès-Metz. Mercredi, l’impression qui a pourtant dominé est celle que que s’ouvrait à nouveau le procès de Patrick Dils, condamné deux fois dans cette affaire avant d’être acquitté et blanchi par la justice en 2002. L’impression, finalement, en creux, que l’audition d’un témoin a laissé la place à l’interrogatoire d’un accusé.

Procès Francis Heaulme : "J’aimerais qu’on fiche la paix à mon mari"

Malgré les questions insidieuses des avocats de la défense et de certaines parties civiles, malgré le parfum de soupçon qu’ils diffusent, Patrick Dils conserve un calme admirable. Il répond en visioconférence à ces attaques. "C’est hallucinant, c’est complètement fou", murmure-t-il, comme sonné. "Cela a été une épreuve pour lui", confie sa femme, Anaïs.

>> Procès Heaulme : l'ombre du double meurtre plane toujours sur Montigny-lès-Metz

"J’ai été assez étonnée par la violence des propos de l’avocat de la défense, poursuit Anaïs Dils. Il y a vraiment eu cette impression qu’on faisait son procès de nouveau. C’est quelque chose qui l’a profondément choqué, mais nous allons continuer à nous battre au quotidien pour être heureux. J’aimerais vraiment qu’on lui fiche la paix aujourd’hui."

Le besoin de "passer à autre chose"

Sommer un homme innocenté il y a quinze ans de justifier des aveux d’il y a trente ans indigne Anaïs Dils. Elle estime que la justice, mercredi, ne s’est pas grandie. "L’affaire de Montigny n’est pas un sujet que nous abordons quotidiennement mais c’est un sujet qui ne quitte pas notre esprit, souligne-t-elle. On suit chaque rebondissement à la maison, en famille. Tout simplement parce qu'on a besoin de savoir, au même titre que les victimes, pour tourner la page."

"Passer à autre chose et connaître la vérité", c'est ce que souhaite Patrick Dils, et c'est ce qu'il a rappelé mercredi, lors de son audition : "savoir pourquoi on a enlevé à la vie à ces deux enfants qui ne demandaient, comme moi, qu’à vivre, grandir et être heureux."  Jeudi, la cour entendra notamment le père et la sœur de Francis Heaulme, pour tenter de mieux cerner la personnalité de Francis Heaulme, le "routard du crime". 

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