Financement du terrorisme : les cartes bancaires prépayées dans le collimateur de Bercy
L'enquête autour des attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis porte sur la recherche des auteurs mais aussi sur les moyens que les terroristes ont utilisés pour mettre au point et financer leurs attaques. Afin de mieux repérer leurs opérations financières, Bercy a annoncé ce lundi plusieurs initiatives afin de lutter contre le financement du terrorisme. Elles visent notamment les cartes bancaires prépayées utilisées, selon le ministère des Finances, pour louer des chambres d'hôtels.
Bercy annonce que les terroristes du 13/11 ont utilisé des cartes prépayées, pour payer des chambres d'hotel cc @franceinfo
— Isabelle Chaillou (@isa_chaillou) November 23, 2015
Un moyen de paiement trop discret
Tracfin, la cellule de Bercy chargée de lutter contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, est rapidement passée à l'action. Dès le lendemain des attentats menés à Paris, elle a repéré des flux d’argent concernant des montants peu élevés. D’après Bruno Dalles, le patron de Tracfin, des cartes prépayées ont été utilisées par les terroristes pour payer des chambres d’hôtel, avant les attaques. "On parle de cartes qui sont anonymes, rechargeables comme des cartes téléphoniques, sauf que ce ne sont pas des unités de communication mais des euros qui sont dessus" a expliqué Bruno Dalles.
"Cela a été utilisé dans la logistique des attentats de la semaine dernière, donc c’est un outil qui remplace le cash et qui est très discret, pas tracé donc c’est quelque chose qu’il faut corriger."
Il est donc question de réglementer l'utilisation de ces cartes qui ne sont pas forcément adossées à un compte bancaire. Concrètement, ce qui inquiète le ministère des Finances, c'est que certaines de ces cartes peuvent être rechargées ou utilisées sans que l'identité du possesseur soit vérifiée. Il est en effet possible d'utiliser des cartes prépayées sans vérification d'identité jusqu'à un montant de 250 euros pour le système non-rechargeables et même jusqu'à 2.500 euros sur un an pour les cartes rechargeables.
L'encadrement de ce moyen de paiement jusqu'ici discret devrait être précisé au premier trimestre 2016, par un décret en Conseil d'Etat.
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