Fichiers personnels à prix d'or chez Ikea
Depuis des années, la
direction du géant suédois du meuble se servirait allègrement dans des
bases de données normalement réservée aux services de l'état. Moyennant
rétribution, ce système lui aurait permis d'"espionner" qui bon lui semble.
Le Canard Enchaîné reproduit ce matin des courriels entre le directeur de la
gestion du risque chez Ikea France et quelques responsables d'officines privées
de sécurité. Des courriels contenant des demandes précises sur certaines personnes (salariés, clients
qui râlent) : le responsable d'Ikea réclame à ses interlocuteurs un casier
judiciaire, veut savoir qui est le propriétaire de telle voiture, à qui
correspond ce numéro de portable...
80 euros pour consulter les fichiers de la police ou des opérateurs mobiles
Apparemment, pas de souci : les patrons
d'officines acceptent de fouiller dans les bons fichiers, ceux de la police, des cartes
grises, des permis de conduire, ou encore des opérateurs de téléphonie mobile. bref, c'est "l'open bar" du renseignement. Selon le journal, la consultation coûtait 80 euros à Ikea.
Les salariés d'Ikea avaient déjà l'impression d'être espionnés : la révélation de ces échanges les pousse
aujourd'hui à se tourner vers la justice. Une dizaine d'entre-eux vont porter plainte pour utilisation frauduleuse de données
personnelles. Peine maximale prévue : 5 ans d'emprisonnement et 300 000 euros
d'amende.
Contactée par France Info, ni la direction d'Ikea, ni la police nationale n'ont réagi dans l’immédiat. Il faudra pourtant bien expliquer un jour comment les données de ses fichiers ont pu parvenir à l'entreprise.
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