Enregistrements Merah : les familles des victimes en colère
Aussitôt après la diffusion des enregistrements dans l'émission Sept à Huit dimanche soir, le ministre de l'Intérieur a été le premier à réagir. Dans un communiqué, Manuel Valls s'est interrogé "sur les moyens par lesquels le diffuseur a pu se procurer le-dit enregistrement", après avoir regretté* cette diffusion, sans "aucune précaution ..."pour respecter les familles des victimes* " du terroriste.
Puis ce sont les avocats des familles qui sont montés au créneau. "Comment est-il possible qu'un média aussi important que TF1, ne serait-ce que par humanité, ne prévienne pas les familles, je trouve cela regrettable ", a protesté Me Simon Cohen.
"Découvrir ces enregistrements comme cela à la télévision, c'est choquant", a dénoncé sur France Info Me Ariel Goldmann, avocat de l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse et de plusieurs familles de victime.
"Le testament de Merah, ce sont ses crimes, pas ses paroles et nous
ferons le nécessaire pour que cette diffusion ne se propage pas" insiste Me Patrick Klugman, qui représente les familles des trois enfants et du père de famille juifs assassinés le 19 mars à l'école Ozar Hatorah de Toulouse.
Et Me Samia Maktouf estime qu'à "ce rythme, ce sont les vidéos des tueries qui se retrouveront sur la toile et l'atteinte sera alors irrémédiable ... Nous allons demander au parquet, conjointement avec les autres parties civiles, d'enclencher une procédure d'urgence pour faire cesser la
diffusion de ces enregistrements sur Internet".
Le CSA déconseille la rediffusion des extraits
Face à cette colère, * le producteur de l'émission [Sept à Huit ](http://www.tf1.fr/sept-a-huit/), Emmanuel Chain s'est défendu, assurant que son équipe avait "beaucoup réfléchi " et "décidé de diffuser ce document qui a une forte valeur d'information ... en pensant en permanence aussi à l'émotion que pourrait susciter sa diffusion auprès des familles de victimes et en décidant de ne pas diffuser tous les propos qui auraient pu heurter leur sensibilité."*
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", a été chargée de mener une enquête administrative sur la diffusion de ces enregistrements, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Enfin le Conseil supérieur de l'audiovisuel est intervenu lui aussi pour déconseiller aux chaînes de rediffuser les extraits de ces dialogues. Selon la porte-parole du CSA, le président de l'organisme, Michel Boyon, et Rachid Arab, membre du comité de déontologie du CSA, "ont contacté les dirigeants des chaînes (de radio et de télévision, ) pour les appeler à la responsabilité et leur déconseiller de rediffuser les extraits en question."
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