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Enlèvement d'Elise : la mère condamnée à 2 ans de prison avec sursis

La mère russe de la petite Elise a été condamnée mardi à une peine de 2 ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Tarascon. Irina Belenkaïa était soupçonnée d'avoir commandité l'enlèvement de sa fille et l'agression du père de celle-ci le 20 mars 2009 à Arles.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

"Ce dossier, c'est celui de l'enfance
sacrifiée sur l'autel de l'égoïsme des adultes
", arguait le procureur
Christian Pasta dans son réquisitoire. Lui réclamait 3 ans de prison avec
sursis à l'encontre d'Irina Belenkaïa, la mère d'Elise, qui comparaissait pour "soustraction
d'enfant par ascendant" et "complicité de violence aggravée",
puisque soupçonnée d'avoir fait enlever deux fois sa fille, et agresser son
ex-mari par deux hommes à Arles en 2009
. Le parquet avait évoqué "une
peine d'apaisement, pour que l'on sorte de ce cercle infernal d'enlèvement sur enlèvement
" :
finalement, le tribunal correctionnel  de
Tarascon a tranché mardi pour 2 ans de prison avec sursis. Elle devra en outre verser
8.000 euros de dommages et intérêts à son ex-mari, Jean-Michel André, pour
préjudice moral et corporel. Il en avait demandé  55.000 de plus.

Les deux hommes n'ont jamais été retrouvés

A leur arrivée au
tribunal, les appareils photo ont crépité, mais ils ne se sont pas échangé un
seul regard : c'était la dernière étape, celle qui devait clore une
dispute familiale haute en rebondissements
, centrée autour de la garde de leur
fille, Elise.

Les deux hommes
commandités par Irina Belenkaïa pour enlever Elisa une deuxième fois le 20 mars
2009 n'ont jamais été retrouvés : la mère les aurait rencontrés "par
hasard
". Elle a d'ailleurs toujours soutenu qu'elle ne leur avait demandé
de l'accompagner uniquement pour ne pas arriver seule face à son ex-mari....

" Je ne comprends toujours pas comment les choses en sont arrivées là "

Mardi, devant le
tribunal, elle assure, avec l'accent russe qu'elle n'a pas perdu, qu'elle ne comprend
toujours pas comment, ce 20 mars là, "les choses en sont arrivées là ". Las, la présidente du
tribunal est restée dubitative : "Il est difficile d'admettre que les
faits n'ont pas été préparés
", souligne-t-elle. Au renfort de ses doutes,
la chambre d'hôtel louée pour les deux hommes par Irina Belenkaïa. 0u encore la
perruque qu'elle portait ce jour là....

Pour plaider la relaxe,
son avocat a, lui, bien tenté d'arguer que les preuves manquaient, que sa
cliente, éloignée de sa fille, avait déjà largement subie sa peine. Qu'elle
était partie, de bonne volonté, "à la conquête, difficile, de la confiance
de l'autorité judiciaire". Que cette mère, d'ailleurs, n'avait "pas
de leçons à recevoir
" : "la maternité, ce n'est pas quelque
chose que l'on raisonne
". Les raisons du cœur que la raison ignore, en
somme. En vain. Rien de vraiment convaincant pour le tribunal, malgré un Jean-Michel
André tremblant, sans avocat.

Irina Belenkaïa n'entend pas s'arrêter là

Plusieurs fois, la
présidente du tribunal rappellera que cette ultime audience n'était pas une
audience de divorce. Qu'elle n'avait à juger que les faits d'enlèvement, et de
violence.

A la sortie du tribunal,
la mère d'Elise a assuré que son combat allait continuer : "Nous
allons continuer à nous battre pour que M. André passe une expertise psychiatrique,
c'est la première chose. Et pour que Lisa puisse passer des vacances en
Russie
", expliquait-elle à la presse. Avant d'ajouter qu'elle voulait que
sa fille ait une "double culture, russe et française ".

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