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Elle perd son emploi à cause des retards de train, la SNCF condamnée

L'entreprise publique doit verser 1 500 euros à une jeune femme qui attribuait son licenciement à des retards récurrents sur la ligne qu'elle empruntait.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La SNCF a été condamnée à verser 1 500 euros à une jeune femme qui a attaqué l'entreprise pour la perte de son emploi en raison des retards de trains récurrents. (DAMIEN MEYER / AFP)

Soazig Parassols réclamait 45 000 euros, elle en a obtenu 1 500. Mais la SNCF a bel et bien été condamnée, mardi 27 mars, par le tribunal de grande instance de Paris au titre du "préjudice moral" subi par la jeune femme. En cause, des retards de trains récurrents qui ont soumis l'employée de 25 ans à "un trouble personnel, sous forme de stress". Si Soazig Parassols n'a pas obtenu toutes les indemnités qu'elle réclamait, c'est parce qu'elle n'a pas apporté "de preuve du préjudice financier", a tranché le tribunal.

Embauchée comme secrétaire en CDI à temps partiel dans un cabinet d'avocat de Lyon en juin 2010, la requérante, qui habite à Ambérieu (Ain), avait vu sa période d'essai interrompue le 22 juillet 2010. "Les nombreux retards accumulés pendant votre période d'essai en raison de votre domicile très éloigné de votre lieu de travail perturbent le fonctionnement de l'entreprise (...). La persistance de ces retards, y compris pendant la période de renouvellement de votre période d'essai, me contraint donc à prendre cette décision", s'était alors justifié l'employeur dans un courrier.

"Les consommateurs, j'ai vraiment l'impression qu'on les méprise"

La jeune femme mettait ces retards sur le compte de perturbations récurrentes sur la ligne SNCF reliant Lyon à Ambérieu. Elle s'était pourtant efforcée de prendre un train plus tôt. Son avocat avait pointé six retards imputables à la SNCF entre le 22 juin et le 22 juillet 2010. "Les consommateurs, j'ai vraiment l'impression qu'on les méprise", avait-il plaidé en janvier.

L'avocat de l'entreprise, Me Michel Bertin, avait affirmé que quatre des six retards dénoncés, de seulement cinq minutes, n'empêchaient pas la jeune femme d'arriver à l'heure à son travail. Quant au cinquième, dû à un vol de cuivre, il n'était pas imputable à l'entreprise. La justice en a finalement retenu trois, allant de 15 minutes à 1h15.

La SNCF visée par "30 à 35 affaires" de ce type par an

Ce n'est pas la première fois que la SNCF se fait condamner pour ses retards. La justice évalue sa responsabilité en examinant chaque cas particulier et en vérifiant s'il existe ou non un lien entre les retards dénoncés et le préjudice allégué. A l'audience, Me Bertin avait rappelé que la SNCF était visée chaque année par "30 à 35 affaires" de ce type pour un milliard et demi de voyageurs transportés.

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