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DSK entendu aujourd'hui à Lille sur l’affaire du Carlton

L’ancien directeur du FMI va pouvoir exposer aux enquêteurs sa version de l’affaire du Carlton, dès ce matin. Plusieurs témoignages l’accusent d’avoir été client d’un réseau de prostitution dirigé depuis la Belgique par "Dodo la saumure".
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Il le demandait depuis quatre
mois. Dominique Strauss-Kahn sera interrogé ce matin sur l’affaire de l’hôtel
Carlton de Lille. Le nom de l’ancien ministre socialiste apparaît dans le
dossier comme possible client d’un réseau de prostitution. Plusieurs dirigeants
de l’hôtel lillois sont mis en examen dans cette affaire, comme un responsable
d’une filiale du groupe de BTP Eiffage et un autre de la police du Nord.

DSK avait demandé à être
entendu "le plus rapidement possible " pour mettre fin à des "insinuations
malveillantes
", quand son nom est apparu dans la presse mi-octobre dernier. Plusieurs
prostituées ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec lui en 2010 et
2011 à Washington et à Paris.

Deux qualifications
possibles

L'ancien ministre
socialiste pourrait être placé en garde à vue pendant son interrogatoire. Les
faits évoqués sont susceptibles d’être qualifiés en recel d'abus de biens
sociaux. DSK pourrait aussi être mis en cause pour proxénétisme, si la justice
considère qu’il a joué un rôle dans l’organisation du réseau. Son interrogatoire pourrait durer jusqu'à 48 heures.

Dans le livre
"Affaires DSK, la contre-enquête" de Michel Taubmann, l'ancien patron
du FMI jugeait "insupportable " de voir son nom associé à la prostitution.
Il reconnaissait avoir "participé à des soirées libertines, mais
d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées
". Me
Henri Leclerc, un des ses avocats, a aussi déclaré que DSK "pouvait
parfaitement ignorer
" que les femmes rencontrées lors de soirées étaient
des prostituées.

Déjà huit mises en
examen

Huit personnes sont
poursuivies dans ce dossier parti d'une affaire de proxénétisme en Belgique et
de l’arrestation de Dominique Alderweireld, un français surnommé "Dodo la
saumure". Son réseau aurait mis des prostituées à disposition de clients de l'hôtel Carlton et de personnalités
lilloises.

L'enquête cible en particulier trois hommes qui auraient joué un rôle d'intermédiaires entre Dodo la saumure et DSK. Tous trois ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et abus de biens sociaux.

Le commissaire divisionnaire
lillois Jean-Christophe Lagarde est soupçonné d'avoir organisé des déplacements
de prostituées à Paris et aux Etats-Unis pour Dominique Strauss-Kahn en 2010 et
2011.

Selon les premiers éléments de l'enquête, ces femmes étaient rémunérées par Fabrice Paszkowski, gérant d'une entreprise de matériel médical et membre d'un club de réflexion strauss-kahnien, et David Roquet, ancien dirigeant d'une filiale du groupe Eiffage. Selon son témoignage, Eiffage
connaissait ces pratiques, mais le groupe nie et s’est constitué partie civile.

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