Dossier Adidas: l'Etat renonce au recours, Tapie garde ses millions
Le Consortium de réalisation (CDR), organisme d'Etat chargé de liquider le passif du Crédit lyonnais, et les liquidateurs du groupe Bernard Tapie, ont choisi la voie de l'arbitrage plutôt que l'annulation : les deux parties ont signé un accord qui permettra à l'Etat de recupérer 45 millions d'euros. L'ancien homme d'affaire, lui, touchera entre 20 et 50 millions d'euros, une fois pris en compte les intérêts, la fiscalité et les créances du CDR.
Après avoir consulté des juristes, c'est sans surprise que Bercy a affirmé avoir jugé les chances de succès d'un recours trop limités. "Nous avons estimé que l'intérêt financier de l'Etat était de ne pas faire de recours" , a indiqué le ministère. Mais l'indemnisation record de 285 millions d'euros accordée à Bernard Tapie fait débat.
Un "copinage d'Etat" ?
"Tout dans cette affaire relève du copinage d'Etat : l'interventionnisme du président de la République et des plus hautes autorités de l'Etat, le dessaisissement de la justice ordinaire au profit d'une justice privée, le refus de faire appel de sa décision éminemment discutable ", a déclaré Jean-Marc Ayrault dans un communiqué. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale dénonce un "*copinage d'Etat".
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** Avant lui, François Bayrou et les ténors de la gauche avaient estimé que Bernard Tapie avait bénéficié de son soutien à Nicolas Sarkozy à la présidentielle. Le PS a plaidé ce matin pour la création d'une commission d'enquête parlementaire, pour comprendre "comment on s'est retrouvé à donner des centaines de millions d'euros" à l'ancien homme d'affaires et pour déterminer "le rôle de Nicolas Sarkozy".
Bernard Tapie sera entendu par la commission des finances de l'Assemblée nationale à la rentrée.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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