Deux cadres présumés d'ETA écroués en France
Deux cadres présumés d’ETA (Euskadi ta Askatasuna pour Pays basque et liberté) ont été mis en examen par un juge antiterroriste parisien et écroués dans la nuit de samedi à dimanche. De nationalité espagnole, Xabier Goienetxea, 35 ans, et Iñaki Reta de Frutos, 56 ans, étaient chargés du "département technico-logistique » selon Madrid.
Ils sont poursuivis pour de multiples chefs d’accusation, notamment pour association de malfaiteurs, détention et transport d'armes, détention de faux document, le tout en relation avec une entreprise terroriste. Une infirmière, le couple d’hébergeurs et la propriétaire de la maison où ils ont été trouvés ont, eux, été placés sous contrôle judiciaire après avoir été mis en examen pour financement de terrorisme.
Recherchés par les autorités espagnoles, les deux hommes avaient été arrêtés dans une maison du village d’Ossès, à une quarantaine de kilomètres de Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques, dans la nuit de mardi à mercredi. Leur interpellation s’est effectuée lors d’une opération conjointement menée par la garde civile espagnole et la police française.
Enquête ouverte pour crimes contre l'humanité
Selon nos collègues de France Bleu Pays Basque et France Bleu Béarn, ils ont été interpellés alors qu’ils étaient en train de fêter les résultats d’un jeune bachelier. Pour protester contre leur arrestation, plus d’une centaine de personnes s’étaient réunies toute la nuit devant la maison. De violents affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et des manifestants.
Xabier Goienetxea fait notamment partie des six membres présumés d'un commando qui doivent comparaître à l'automne devant les assises spéciales de Paris dans le cadre du meurtre du brigadier-chef Jean-Serge Nérin, assassiné le 16 mars 2010, à Dammarie-les-Lys en Seine-et-Marne.
Affaiblie par les différents coups de filet des polices française et espagnole, ETA avait affirmé renoncer à la lutte armée en octobre 2011. Toutefois, elle refuse de se désarmer et de se dissoudre sans condition, comme l’exigent les gouvernements espagnol et français. En effet, elle exige des négociations sur la question de ses prisonniers.
Un juge de l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale en Espagne, a ouvert une enquête visant la direction de l’ETA crimes contre l’humanité. Elle fait suite à une plainte déposée par plusieurs associations de victimes pour des assassinats et des enlèvements commis après 2004, date d’entrée en vigueur du code pénal qui incorpore ces crimes.
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