Deux ans de prison avec sursis requis contre l'ex-maire de Clamart
Au coeur du procès, une vidéo de 2010. Tournée à l'insu de Philippe Kaltenbach par son adjoint à la sécurité de l'époque, Mohamed Abdelouahed. On voit le maire recevoir une enveloppe remplie de billets, on entend les deux hommes discyer de ce qui semble être l'attribution d'un logement à un tiers. "Tout bonnement, l'ensemble des éléments constitutifs de la corruption, avec un caractère inédit, en ce qu'elle apporte des images et du son" , comment le substitut du procureur.
Pas du tout, a tenté de se défendre Philippe Kaltenbach - qui dit ne pas se souvenir de la scène. Cet échange de billets correspondait "au remboursement d'un prêt" . Pourquoi parler de logement social alors ? interroge le procureur. "On a commencé à parler de collage pour la prochaine campagne, de logements sociaux, puis d'une titularisation", se justifie l'ex-maire, qui dit gagner suffisamment bien sa vie pour pouvoir prêter 1.500 euros "à un ami" sans justificatifs.
Le problème, c'est que l'adjoint qui a piégé le maire a transmis la vidéo non pas à la police mais à l'opposant de toujours, le maire UMP du Plessis-Robinson. "Manipulation politique" , s'emporte la défense de l'ex-maire, qui estime même que l'élu UMP était le commanditaire de la vidéo.
Deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'ame,nde ont été requis contre Philippe Kaltenbach. Le procureur a également demandé une interdiction de cinq ans des droits civiques, civils et de famille, "emportant privation du droit de vote et inéligibilité" . Contre Mohamed Abdelouahed, il a réclamé huit mois de prison avec sursis.
Le tribunal correctionel de Nanterre rendra son jugement le 22 octobre.
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