Danièle Obono dépeinte en esclave : le directeur et un journaliste de "Valeurs Actuelles" définitivement condamnés

L'hebdomadaire avait publié, en août 2020, un article intitulé "Obono l’Africaine" dans lequel la députée LFI était dépeinte en esclave du XVIIe siècle dans un village du Tchad. Le texte était accompagné d'une illustration montrant Danièle Obono le fer autour du cou.
Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Danièle Obono, députée LFI, à l'Assemblée nationale, le 17 janvier 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Le directeur et un journaliste de l'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs actuelles ont été définitivement condamnés, mardi 16 janvier, respectivement pour "injures" et "complicité d'injures à caractères racistes" envers la députée LFI Danièle Obono, a appris France Inter mercredi auprès de l'avocat de l'élue, Maître Xavier Sauvignet.

L'hebdomadaire avait publié, en août 2020, un récit intitulé "Obono l’Africaine" et sous-titré "Où la députée insoumise expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage", dans lequel l'élue de la 17e circonscription de Paris était dépeinte en esclave du XVIIe siècle dans un village du Tchad. Le texte était accompagné d'une illustration montrant Danièle Obono le fer autour du cou.

Le directeur et le journaliste de Valeurs actuelles déjà condamnés

Dans son arrêt consulté par France Inter, la Cour de cassation rejette le pourvoi d'Erik Monjalous, directeur de la publication et de Laurent Jullien, rédacteur de l'article mis en cause. Ils avaient écopé, en novembre 2022, d'une amende de 1 000 euros avec sursis chacun, le premier pour "injure publique à raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion", et le second pour complicité de ce délit. Les deux mis en cause avaient notamment plaidé le recours à la fiction, expliquant que ce texte s'inscrivait dans une série intitulée "Le Roman de l'été 2020", dans laquelle des personnes réelles faisant l’actualité étaient projetées dans le passé.

Les juges de la Cour d'appel avaient souligné, entre autres, la succession de situations humiliantes dans laquelle est placée Danièle Obono dans cette fiction, "l'image dégradante la présentant enchaînée", et souligné que "si les autres épisodes placent les personnages dans des situations humoristiques ou flatteuses, seul le personnage de Mme Obono se retrouve dans une succession de situations humiliantes, traitées de façon particulièrement réaliste."

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