Crèches clandestines : le procès du manque de places
"Travail dissimulé ", "fraude fiscale " et "escroquerie à la Caisse d'allocations familiale ", c'est ce qu'on reproche à cette sexagénaire de Marseille qui accueillait jusqu'à 14 enfants chez elle, sans agrément. Son procès s'ouvre lundi.
Le 23 juillet dernier, les policiers de la Sûreté départementale ont mis fin à l'activité de cette femme de 64 ans, qui officiait dans son appartement de 140m2 sur la Canebière. Elle avait prévu d'arrêter son activité pour ses 65 ans. Elle encourt jusqu'à trois ans de prison.
Il y a tout juste trois semaines, une autre femme a été condamnée dans une affaire similaire, elle a écopé de 12 mois de prison avec sursis et 12.000 euros d'amende. Dans ces deux dossiers, les avocats plaident la bonne foi de leurs clientes et insistent sur le contexte de pénurie criante de places en crèches.
400.000 places en souffrance
Sur les 400.000 places en carence évaluées par l'Union nationale des associations familiales (UNAF), la moitié concerne les structures collectives - soit les crèches - le mode de garde préféré des Français, juste après les parents.
"Les pouvoirs publics doivent se rendre compte de la situation (...). Personne n'a pris la mesure des besoins (...). La France est en retard sur l'accueil collectif", Alain Feretti, en charge de la petite enfance à l'UNAF.
Seulement voilà, ces cinq dernières années, le nombre d'assistantes maternelles a grossi quatre fois plus vite que les places en structures collectives. Pourtant les crèches restent la solution la moins coûteuse.
Une place en crèche revient à 280 euros par enfant et par mois, contre 510 euros pour une assistante maternelle, selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). Poussées vers une alternative plus honéreuse, les familles optent de plus en plus pour "la débrouille", comme le disent les parents clients de la nounou qui comparaît lundi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.