Conflit d'intérêts : le cas du professeur Aubier transmis à la Justice
L'affaire remonte au 16 avril 2015. Devant la commission d'enquête sur le coût de la pollution atmosphérique, après avoir juré de "dire toute la vérité, rien que la vérité", en levant la main droite, le pneumologue Michel Aubier avait été catégorique : "Je n'ai aucun lien d'intérêt avec les acteurs économiques." Ancien chef de service à l'hôpital Bichat à Paris, il était interrogé sur le coût économique et financier de la pollution de l'air. Mais un mois plus tard, devant la même commission réunie à huis clos, après des révélations de Libération et du Canard enchaîné, il avait admis qu'il touchait de 50.000 à 60.000 euros par an du groupe pétrolier Total depuis la fin des années 1990.
Ce matin, le bureau du Sénat a donc demandé au président du Sénat, "conformément à l’article 6 de l’ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires", de saisir le parquet, "en application de l’article 40 du code procédure pénale. Il appartiendra au procureur de la République d’apprécier l’opportunité d’engager des poursuites".
Michel Aubier risque jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
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