Un réquisitoire accablant. Jusqu'au bout, le procureur a refusé decroire à la sincérité du repentir de frère Pierre-Etienne Albert.Celui-là même qui, juste avant les plaidoiries, avait demandé pardon àchacune de ses victimes. Au contraire, "votre pleurnicherie m'a un peu écœuré" , a martelé Yves Delpérié. Avant de requérir dix ans de prison.Depuismercredi, l'ancien moine, chantre de la communauté catholique desBéatitudes, a dit assumer l'entière responsabilité de ce qui lui estreproché : de nombreux cas d'agressions sexuelles commis entre 1985 et 2000 sur sur 38 victimes, des garçons et des filles âgés à l'époque de 5 à 14 ans. Les autres cas pour lesquels il s'était lui-même accusé étaient prescrits.Durant ce procès, commencé mercredi, plusieursresponsables de la communauté des Béatitudes, dont son fondateur, citéscomme témoins, ont reconnu avoir été informés des agissements du frèreAlbert, sans pour autant les avoir dénoncés à la justice.Aufinal, le tribunal correctionnel de Rodez a été plus clément, et l'acondamné à cinq ans de prison. Pierre-Etienne Albert, qui avait comparulibre, dormira ce soir en prison.Le tribunal a assorti cette peine d'uneinjonction de soins, d'une interdiction d'entrer en contact avec desmineurs et d'une obligation de suivi socio-judiciaire pendant cinq ans.