Cinq ans après le naufrage du Sokalique, le procès s'ouvre à Brest
A la barre, il n'y aura sans doute qu'un seul homme. Mhemet Gomuc, l'armateur turc de l'Ocean Jasper. Car le capitaine et son second, tous deux de nationalité azerbaïdjanaise, sont en fuite. Ils font l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis mai 2011.
Ils ne pourront donc pas expliquer précisément ce qui s'est passé cette nuit du 16 au 17 août 2007, à 60 milles nautiques au nord d'Ouessant, dans les eaux internationales, lorsque que le cargo qu'ils dirigent a éperonné le Sokalique, un caseyeur de Plouescat. L'Ocean Jasper ne s'est pas arrêté pour recueillir les naufragés, il n'a pas non plus prévenu les secours.
La collision a fait une victime, le patron du caseyeur, Bernard Jobard - il était resté à bord pour lancer l'alerte et n'avait pu rejoindre à temps le canot de sauvetage, où les six autres marins s'étaient réfugiés. C'est sa veuve qui a porté plainte - des représentants de l'armateur ont même tenté de lui offrir 500.000 dollars pour qu'elle la retire.
"Refus de priorité" , selon l'enquête
Que s'est-il donc passé à bord de l'Ocean Jasper cette nuit-là ? Il n'y avait sans doute personne à la passerelle. Et le commandant en second a reconnu avoir coupé le système d'alerte qui signale les bateaux alentour, parce qu'il n'arrêtait pas de sonner. L'enquête a révélé un "refus de priorité" du cargo et "un défaut de manoeuvre d'évitement" résultant d'un "défaut de veille optique et radar" .
Seul motif de contentement : le procès a bien lieu en France - Nicolas Sarkozy s'y était engagé, les îles Kiribati, où était immatriculé l'Ocean Jasper, l'ont accepté.
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