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Cellule terroriste : l'attirail des suspects, dangereux et facile à trouver

FTVi fait le point sur la dangerosité des éléments découverts par les enquêteurs dans le box d'un des suspects, permettant la fabrication d'engins explosifs.

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Un policier fouille le box d'un parking appartenant à l'un des suspects arrêtés lors du coup de filet antiterroriste, le 9 octobre 2012 à Torcy (Seine-et-Marne).  (MEHDI FEDOUACH / AFP)

ANTITERRORISME – C'est tout un attirail permettant de fabriquer des "engins explosifs improvisés", selon les mots du procureur de la République de Paris, François Molins, qui a été retrouvé mercredi 10 octobre lors d'une perquisition dans un box de parking à Torcy (Seine-et-Marne).

Les clés de ce local, que les enquêteurs ont fouillé pendant plus d'une demi-journée, appartiennent à Jérémy Bailly, chef présumé de la cellule terroriste dont sept membres ont été déférés jeudi 11 octobre. Le groupe avait rassemblé des éléments en vue de fabriquer des engins explosifs. FTVi s'est penché sur leur dangerosité.

Un attirail complet pour fabriquer un explosif

Dans le box fouillé, les enquêteurs ont retrouvé plusieurs sacs contenant du nitrate de potassium, du souffre et du salpêtre. Et à côté, des câbles électriques, des réveils, des récipients type cocotte minute, de la cire à bougie et des ampoules de phare. Tous ces ingrédients "permettent de fabriquer un engin explosif" rudimentaire, mais aux effets potentiellement dévastateurs, a précisé le procureur de Paris.

Et pour cause. Si les cocottes minute peuvent servir de récipients au mélange, le filament des ampoules peut, lui, faire office de détonateur. Un magistrat, cité par Le Figaro, livre même le procédé : "Il suffit de casser le verre, en préservant le filament. Puis de relier l'ampoule cassée, reliée au mélange explosif, à une batterie activée par minuterie ou par un appel de téléphone mobile, par exemple, et la réaction explosive se produit."

Un mélange potentiellement mortel pour autrui

Mélangés, les ingrédients peuvent donc devenir dangereux, comme l'explique un haut fonctionnaire de police, cité dans le même quotidien. "Le nitrate de potassium, mélangé à d'autres substances (...) provoque tout de même d'importants dégâts", explique-t-il.

D'autant qu'une grande quantité de cette substance a été retrouvée dans le box, a souligné le procureur de Paris. Selon lui, un tel mélange aurait donc eu des effets graves et potentiellement mortels, en particulier dans "une enceinte fermée". Et d'indiquer qu'"il s'agit exactement du type de montage et d'engin qui avaient été utilisés en 1995 par les activistes du GIA." Ces derniers avaient perpétré une vague d'attentats à Paris, tuant huit personnes et en blessant plus de 200.

Des ingrédients faciles à trouver

Malgré leur dangerosité, il n'a pourtant pas été difficile pour les suspects de se procurer les ingrédients. Comme le rappelle Europe1.fr, tous ces produits sont proposés à la vente "dans les grandes surfaces ou dans les magasins spécialisés, de type jardinerie ou droguerie". Quant au mode d'emploi pour fabriquer un engin explosif, pas besoin de s'y connaître : il suffit simplement de taper les bons mots-clés sur internet. 

Des engins risqués pour ceux qui les fabriquent

Outre les dégâts potentiels causés, l'engin amateur aurait tout autant pu blesser les suspects. C'est ce que souligne un spécialiste cité par la radio. "Ces explosifs rudimentaires sont instables", explique-t-il, les comparant aux explosifs militaires. Le risque est donc élevé que l'explosion survienne "par simple frottement", c'est-à-dire lors de leur manipulation. 

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