Cellule islamiste : des suspects projetaient de rejoindre des groupes djihadistes en Syrie
Il s'agit du groupe terroriste " sans doute le plus dangereux depuis 1996 " , résume le procureur de la République de Paris jeudi. Après cinq jours de garde à vue (une durée exceptionnelle), sept personnes ont été déférées devant la justice. Sur 12 arrestations. Le procureur François Molins a requis leur maintien en détention, et a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire, notamment pour " tentative d'assassinat en lien avec l'appartenance à une religion, en relation avec une entreprise terroriste " .
Sur le profil des sept islamistes présumés, le procureur a été relativement précis. Il s'agit de jeunes, âgés de 19 à 25 ans, Français, nés en France. Des petits délinquants connus pour des vols ou du trafic de stupéfiants. Des musulmans qui ne se sont pas forcément radicalisés en prison : seuls deux d'entre eux ont été incarcérés, pour de courtes peines.
De quoi fabriquer une bombe, comme celles du GIA en 1995
Trois juges d'instruction ont été désignés pour conduire l'enquête. Les enquêtes, en fait. Car - on l'apprend aujourd'hui - il y avait en fait deux volets dans l'enquête. Le premier portait sur l'attentat contre un supermarché casher, à Sarcelles. " L'intention était bien de tuer " le 19 septembre, a tranché le procureur. Jérémie Bailly, qui fait figure de chef de groupe, a seulement reconnu avoir voulu fabriquer une bombe, mais il n'a désigné ni complice ni cible - reste que c'est chez lui que les policiers ont saisi une liste d'institutions juives.
Dans le box de Torcy, perquisitionné dans la nuit de mardi à mercredi, les policiers ont trouvé de quoi confectionner une véritable bombe. " Trois kilos de nitrate de potassium, une bouteille contenant de la cire de bougie, un sac de charbon de bois, un kilo et demi de soufre, deux réveils, cinq mètres de câbles électriques, des piles, une cocotte-minute et cinq ampoules de phare " , a énuméré le procureur. Bref, " il s'agit exactement du type de montage et d'engin qui avaient été utilisés en 1995 par les activites du GIA ".
Cinq personnes avaient été ciblées ; ce sont elles que les policiers ont interpellées samedi dernier. Mais face à la réaction de Jérémie Louis-Sidney, qui n'a pas hésité à tirer sur les policiers, il a été décidé d'accélérer le second volet de l'enquête.
Rejoindre des groupes djihadistes
Quatre autres personnes ont donc aussi été interpellées. Elles sont soupçonnées d'avoir eu pour projet de rejoindre des groupes djihadistes, notamment en Syrie. L'une avait des contacts à l'étranger, et servait de relais pour les candidats français au djihad, l'autre s'est rendue récemment en Egypte et en Tunisie, " avec Jérémie Louis-Sidney pendant trois mois " .
Il reste trois personnes, arrêtées parce qu'elles étaient au domicile des suspects. Elles ont été remises en liberté mercredi soir, ainsi que deux autres, contre qui des charges insuffisantes pesaient.
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