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Amiante sur le campus de Jussieu : neuf mises en examen annulées

Dans le dossier sur l’amiante au campus de Jussieu, Andeva, l’association des victimes annonce ce vendredi que neuf mises en examen ont été annulées, dont celle de l’ancien directeur général de la Santé Jean-François Girard. Elle va se pourvoir en cassation.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le campus de Jussieu a été désamianté il y a quelques années © Maxppp)

Marche arrière dans l’enquête sur la contamination du campus de Jussieu à l’amiante. La Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a annulé ce vendredi neuf mises en examen, dont celle de l'ancien directeur général de la Santé Jean-François Girard. Elles ont été placées sous le statut de témoins assistés. "Cette décision était prévisible de la part d'une chambre de l'instruction qui a rendu des décisions similaires dans plusieurs dossiers de l'amiante, comme Condé-sur-Noireau, Eternit ou Amisol, dans des arrêts qui ont ensuite été cassés ", a commenté un des avocats de l'association des victimes (Andeva), Michel Ledoux.

 

Il a annoncé d’emblée un pourvoi en cassation. Selon lui, cette décision ramène ce dossier à des responsabilités locales. C'était pourtant un enjeu dans ce dossier emblématique pour deux raisons. Premièrement, parce que la première grande mobilisation anti-amiante des années 1970 est partie de ce campus du Jussieu. Deuxièmement, parce que l'ancienne juge d'instruction Marie-Odile Bertella Geffroy a tenté d'en faire un exemple pour élargir ses investigations à d'éventuelles responsabilités nationales.

 

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La juge d'instruction avait enn 2005 mis en examen pour "mise en danger d'autrui" les universités Paris VI "Pierre et Marie Curie" et Paris VII "Denis Diderot", ainsi que l'Institut de physique du Globe de Paris (IPGP). Elle a également mis en examen pour "homicides et blessures involontaires" plusieurs autres personnes pour leur gestion du dossier de l'amiante avant son interdiction en 1997 ou leur implication présumée dans le Comité permanent amiante (CPA), lobby des 

industriels qui a efficacement défendu "l'usage contrôlé" de cette substance pour en retarder l'interdiction. Ce sont ces dernières mises en examen qui ont été annulées ce vendredi. 

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