Aide juridictionnelle : les avocats du barreau de Paris en grève
Les avocats continuent leur mobilisation contre le projet de réforme de l'aide juridictionnelle de Christiane Taubira. L’Ordre des avocats a appelé à manifester ce vendredi après-midi. Mardi 13 octobre ils ont débuté une grève et entendent bien la poursuivre si rien ne change. Le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur a d'ailleurs appeler à une grève générale des avocats à partir de lundi.
L'aide juridictionnelle permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un avocat qui va les conseiller et plaider pour eux. Actuellement, cette aide apporte "une indemnisation très minimaliste, 10 euros de l’heure ; dans les textes en préparation pour 2016 on passerait à 7 euros de l’heure. Le Parlement vient aussi de voter un impôt Taubira qui pèserait sur la profession d’avocat pour financer cette aide juridictionnelle ", explique Pierre-Olivier Sur, bâtonnier de Paris.
Une contribution malvenue
Le projet de réforme de Christiane Taubira prévoit également un prélèvement de cinq millions d'euros en 2016 et dix millions d'euros en 2017 sur les intérêts de fonds placés dans des caisses gérées par les avocats. Une contribution à laquelle s’opposent tous les représentants de la profession, le CNB, le barreau de Paris et la conférence des bâtonniers.
Une situation inadmissible pour Pierre-Olivier Sur qui met en avant le malaise de la profession. "La profession d’avocat est tellement mal qu’il a fallu voter une exemption de cotisation ordinale pour un tiers du barreau parce que sur leurs feuilles d’impôts ces avocats déclarent moins de 30.000 euros de revenus. "
Christiane Taubira déçoit
Christiane Taubira était très attendue par les avocats et très appréciée, mais aujourd’hui ils ont l’impression d’avoir été trahis et sont dans l’incompréhension. "Le dialogue est rompu parce que Christiane Taubira était attendue avec confiance de la part du barreau, des avocats, du monde judiciaire et on ne pouvait pas s’imaginer qu’elle allait renoncer à la solidarité la plus évidente, celle qui passe par le barreau, pour l’accès au droit. Pas elle, pas ça. C’est une incompréhension totale et malheureusement nous avons peut-être réagi tard car nous étions en confiance, " déclare Pierre-Olivier Sur.
Les avocats sont prêts à continuer le blocage, mais ne sont pas opposés aux discussions. "Nous allons continuer la grève. Nous sommes prêts à discuter et à trouver une solution qui passe peut-être par les contrats de protection d’assurance juridique. "
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