Affaire Typhaine : la famille du père demande des explications
"Pourquoi ? " :
c'est la question que pose la famille Taton, la famille paternelle de la petite
Typhaine, morte en 2009 des suites de maltraitances présumées. Les
grands-parents de l'enfant ainsi que son père étaient appelés à s'exprimer dans
le cadre du procès d'Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot, la mère et le
beau-père de la fillette, aux assises du Nord.
"Va jusqu'au bout,
dis-nous la vérité. Pourquoi l'avoir tuée ? " a lancé à Anne-Sophie
Faucheur Marie-Josée Taton, la grand-mère paternelle de l'enfant. A propos du
jour où la mère de Typhaine l'a enlevée, à la sortie de l'école, Mme Taton a
adressé à son ancienne belle-fille "le 22 janvier 2009, tu nous a
détruits, tu as détruit notre petite-fille ".
François Taton, le père de
Typhaine, a éclaté en sanglots en affirmant que "depuis le début du
procès, on ne parle pas assez de [sa] fille, de tout ce qu'elle a enduré ".
"Typhaine était adorable, c'était une enfant très sage, elle était très
caline, très attentionnée ", a-t-il raconté à la barre.
Pas de cause mais des
"stigmates de violences "
Les médecins légistes sont
intervenus également au cours de cette journée de procès. Ils ont expliqué à la
Cour que les analyses n'avaient pas permis d'identifier la cause du décès,
étant donné que le corps avait été dissimulé pendant six mois après les faits. Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot avaient alors fait passer la
mort de Typhaine pour une disparition.
Cependant les légistes ont
pu identifier "des stigmates de violences corporelles, à la jambe gauche,
au bras gauche, à l'orbite gauche et au front ", explique le légiste belge
François Beathier. Une partie des membres de la famille Taton, sous le choc,
ont quitté la salle pendant l'exposition des détails de l'autopsie.
"Je voulais faire
mal " à Typhaine, raconte sa mère
Mardi après-midi,
Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, a livré sa version des faits. Elle affirme ne pas
savoir pourquoi ces violences ont commencé. "Parfois, elle avait le
regard dur, j'étais persuadée qu'elle me regardait méchamment (...) Je pensais
que c'était elle qui me provoquait, je voulais lui faire mal " a-t-elle
déclaré. Son compagnon Nicolas Willot a raconté avoir commencé à violenter l'enfant
plus tard, mais "jamais de gifles sur son visage, c'était important ".
Le soir du drame, la mère de Typhaine raconte que
sa fille "n'arrivait pas à dormir et marchait dans la chambre ".
Exaspérée, Anne-Sophie Faucheur raconte avoir "été mettre une paire de
baskets et je l'ai frappée au niveau du ventre. Elle est au sol, elle a du mal
à marcher ". Son compagnon a raconté avoir "maintenu par les
aisselles " la fillette pendant que sa mère la frappait. Le verdict est
attendu vendredi, les deux accusés risquent la prison à perpétuité.
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