Pierre Moscovici répond dans une lettre ouverte publiée dans le journal Le Monde aux accusationslancées par le député UMP Charles de Courson. Au terme de l'audition du ministre par la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac, son président Charles de Courson avait accusé Moscovici d'"incompétence " auprès de plusieurs médias et jugé que la réponse de la Suisse à la question de Bercy sur l'existence ou non d'un compte bancaire de Cahuzac dans ce pays, telle qu'elle était formulée, ne pouvait "être que négative" et de fait disculper Cahuzac de fraude fiscale.Le ministre de l'Economie riposte et reproche à Charles de Courson de faire preuve de partialité. "Votre comportementmontre que, loin de chercher à établir une vérité de façon impartiale, voustentez de donner chair à une thèse politique, développée avant même le début devotre enquête ", explique Pierre Moscovici dans sa lettre ouverte, un "courrier circonstanciéadressé au président de la commission d'enquête"."Une lecture juridique biaisée par des considérations politiques ""Vous ne tenezsciemment aucun compte de mes explications, des pièces précises du dossier etdes témoignages recueillis sous serment par votre commission d'enquête ", regrette Pierre Moscovici. "*Soutenir que laraison en est une mauvaise rédaction de la question, qui plus est volontaire,me semble relever de l'incompréhension technique, de la mauvaise foi ou - pire d'une lecture juridique biaisée par des considérations politiques* ", estimele ministre de l'Economie.Pierre Moscovici écrit enfin son "étonnement des conclusions " tirées"d'éléments factuels épars, issus d'une période très antérieure à la prisede fonctions du gouvernement...Vous n'apportez aucune démonstration et révélezl'esprit qui vous anime et, hélas, la méthode qui en découle ", juge-t-il,en demandant par ailleurs à Courson d'adresser copie de sa lettre aux autresmembres de la commission d'enquête.Pierre Moscovici, ministre de tutelle du ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac, a été auditionné de longues heures mardi par la commission parlementaire qui doit mettre en lumière les dysfonctionnements éventuels de l'Etat dans la gestion de ce scandale, entre les révélations du site Mediapart le 4 décembre et les aveux de Cahuzac, le 2 avril.