Jérôme Cahuzac sera à l'Assembléenationale ce mercredi après-midi. L'ex ministre du Budget, au cœur du plus grosscandale du quinquennat de François Hollande, doit répondre àcertaines questions. Il sera entendu par la commission d'enquête parlementaire mise en place après sa démission. Elle est chargée de déceler d'éventuelsdysfonctionnements de l'Etat. Les premières auditions ont déjà apporté quelques éclairages.Dessoupçons dès 2001 Les auditions ont révélé quele fisc avait été informé en 2001 de l'existence d'un enregistrement, danslequel une voix reconnaît détenir un compte en Suisse. C'est Michel Gonelle, exRPR du Lot-et-Garonne, qui a donné cette information à un agent des impôts. Ce fonctionnaire n'a pas averti sa hiérarchie eta obtenu le transfert du dossier fiscal de Jérôme Cahuzac de Paris à Bordeaux. Mais l'enquête tourne finalement court.L'enregistrement chez le jugeBruguièreLe dossier fiscal de JérômeCahuzac repart à Paris fin 2006. A cette date, Michel Gonelle donne une copiede l'enregistrement à l'ex-juge Jean-Louis Bruguière. Le magistrat est soutenu par l'UMP contre JérômeCahuzac aux législatives de Villeneuve-sur-Lot en 2007. Devant la commission il a affirmé avoir jeté l'enregistrementsans l'écouter.> A LIRE Lesprotagonistes de l'affaire Cahuzac"Muraille de Chine"Début décembre 2012, le siteMediapart affirme que Jérôme Cahuzac détient un compte en Suisse. Lors des auditions de la commission d'enquête, l'administration a expliqué qu'elle avait érigé, dès le 10 décembre, une"muraille de Chine " pour empêcher le ministre du Budget d'avoir lamoindre information sur l'enquête de la Direction générale des Financespubliques en cours.La question des délaisLa Commission a également interrogé le patron du fiscsur la date à laquelle le ministère de l'Economie a envoyé sa demande d'entraideadministrative à la Suisse : le 24 janvier. Le patron du fisc, BrunoBézard, a justifié ce délai par l'obligation, dans la convention avec Berne, d'épuiserd'abord toutes les voies de recours possibles en France.Le fisc a envoyé uncourrier le 14 décembre à Jérôme Cahuzac et a dû attendre, en vain, la fin des 30jours dont il disposait pour répondre.Hollande prévenu le 15décembreDevant la commission d'enquête, le directeur decabinet du président de la République, Alain Zabulon, a affirmé avoir prévenuFrançois Hollande après un coup de téléphone de Michel Gonelle. "Le président de laRépublique est très attentif, demande ce que j'en pense. A la fin, il me dit: 'Sivous avez un nouveau contact avec Michel Gonelle, dites-lui que cesinformations doivent être sans délai apportées à la connaissance de la justice'et ne me donne aucune autre instruction ". Le même jour, il informe M.Cahuzac de l'appel de M. Gonelle.