Affaire Cahuzac : des députés interpellent le gouvernement sur le sort du lanceur d'alerte
Pierre
Condamin-Gerbier, témoin-clé l'affaire Cahuzac mis en examen depuis début
juillet pour violation du secret bancaire, aurait également transmis des
documents à propos de fraudeurs présumés à la justice française. Réagissant ce mercredi à la mise en examen de l'ex-banquier, procédure légale
mais vivement contestée, un regroupement de députés et journalistes français interpellent le gouvernement sur ce cas.
Pour eux, Pierre Condamin-Gerbier est un lanceur d'alerte à protéger.
En apprenant la
divulgation d'une liste de Français, notamment des hommes politiques, possédant un compte
bancaire illégal, la banque Reyl, qui abritait le compte suisse de Jérôme
Cahuzac, avait déposé plainte contre son ancien-cadre pour "vol,
falsification de documents et violation du secret professionnel et
commercial".
Pour le député
Charles De Courson, président de la commission d'enquête Cahuzac, une telle
décision de la part de la Suisse est tout simplement immorale et le secret bancaire est illégal aux vues du droit de la démocratie.
Lors d'une conférence de presse consacrée
à la protection des "lanceurs d'alerte" mercredi après-midi, des députés et journalistes ont appellé le gouvernement français à intervenir auprès de la Suisse afin d'évoquer la situation de cet ex-banquier, Pierre Condamin-Gerbier. Le député socialiste Yann Galut, rapporteur de projet de loi de lutte contre la
fraude fiscale, explique : "Au moment où le gouvernement suisse nous
donne des signes pour l'évolution du secret bancaire, nous ne comprenons pas l'attitude
de la Suisse à l'encontre de Pierre Condamin-Gerbier ". Pour lui, la
diplomatie voudrait que le gouvernement
s'empare du cas de Pierre Condamin-Gerbier.
En réclamant la libération de Condamin-Gerbier,
le regroupement de députés et journalistes espèrent faire de ce cas un symbole
et permettre la libération de tous les lanceurs d'alertes, qu'ils jugent
indispensables au maintien de la démocratie.
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