Nouveau rebondissement dans l'affaire Bettencourt. Les comptes de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy font l'objet d'une réquisition judiciaire liée à l'affaire Bettencourt, indiquent des sources proches du dossier citées par le bureau régional de France 2. Cette affaire, dont le cœur est situé à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est désormais instruite à Bordeaux (Gironde) pour garantir l'indépendance de l'instruction.Le quotidien Sud Ouest précise que le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil serait à l'origine de la demande de réquisition des documents, détenus par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. C'est ce juge qui a notamment entendu le 14 septembre l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout.Déclarations de la comptable Claire ThiboutLe magistrat instructeur a convoqué cette dernière à la suite de ses déclarations à l'été 2010 devant les enquêteurs ; elle avait alors affirmé avoir assisté à ce qu'elle pense être des remises d'argent de la part de l'héritière de L'Oréal à des politiques avant la présidentielle de 2007."Le nom de Nicolas Sarkozy a été prononcé" dans des enregistrements de conversations effectués par le majordome de la milliardaire à son domicile, selon l'avocat de l'ex-comptable.Claire Thibout accuse l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, d'avoir remis en 2007 150 000 euros en espèces à Eric Woerth. A l'époque, ce dernier était trésorier de l'UMP et président de l'Association de financement pour la campagne de Nicolas Sarkozy. Tous les intéressés nient les faits. Eric Woerth bientôt entendu ?Patrice de Maistre a rencontré à plusieurs reprises Eric Woerth quand ce dernier était ministre du Budget. Il a également embauché l'épouse de l'ancien ministre en 2007. L'ancien ministre du Budget a par ailleurs remis la Légion d'honneur à Patrice de Maistre quelques mois plus tard.Le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt a été mis en examen le 15 décembre à Bordeaux pour "abus de faiblesse", "complicité d'abus de confiance et d'escroquerie aggravés par état de vulnérabilité au préjudice de Liliane Bettencourt", et "blanchiment". Le juge Jean-Michel Gentil devrait entendre Eric Woerth prochainement, toujours selon Sud Ouest.