Affaire Bettencourt : l'UMP dénonce un "acharnement"
"Depuis le début de l'instruction, M. Sarkozy n'a pas fait de commentaire
et n'en fera pas" : l'entourage de l'ancien président de la République a été très clair mardi. L'ancien chef de l'Etat, en déplacement à Washington où il doit donner une conférence sur la gouvernance mondiale et les questions environnementales, ne commentera pas la décision de la cour d'appel de Bordeaux, qui a validé mardi l'instruction sur le volet abus de faiblesse d'affaire Bettencourt.
Une décision qui confirme la mise en examen de l'ancien président de la République.
Morano "doute " de la partialité des juges
Mais si Nicolas Sarkozy ne réagira pas à cet énième rebondisssement, son ancienne ministre Nadine Morano ne s'est pas privée de dire ce qu'elle pensait de cette décison de justice, mettant en cause la partialité des magistrats.
"On est en droit de savoir qui nous juge et si ces
magistrats qui nous jugent font preuve d'impartialité." (Nadine Morano)
Sur Twitter puis sur BFM TV, Nadine Morano a dit "douter " de l'impartialité des juges et a demandé que "soit publiée la liste des magistrats qui sont membres du syndicat honteux de la magistrature.
Contactée par France Info, Françoise Martre, présidente du Syndicat National de la Magistrature, a dénoncé des "propos caricaturaux " et a a affirmé sa volonté de "ne pas rentrer dans ce jeu-là ".
"Pas une mauvaise nouvelle " pour un député filloniste
La décision de la cour d'appel de Bordeaux survient alors que se tient mardi dans les locaux de l'Assemblée nationale la journée parlementaire UMP. Les députés réunis sur place ont donc rapidement réagi au maintien de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Parmi les premiers à s'exprimer : Eric Ciotti, qui s'est dit convaincu que la justice finirait par blanchir l'ancien président de la République.
"Il faut que la justice arrête de se mêler de politique et il ne faut pas que la politique s'immisce dans la justice ", a déclaré le député et président du conseil général des Alpes-Maritimes. "Je suis certain que le plus rapidement possible, la justice démontrera que
Nicolas Sarkozy n'a absolument rien à faire dans ce dossier ", a-t-il ajouté.
De son côté, le député-maire de Rueil-Malmaison Patrick Ollier a refusé de commenter la décision de la cour d'appel de Bordeaux, estimant simplement que Nicolas Sarkozy était l'objet d'un "acharnement" . Quant au président du parti Jean-François Copé, il s'est refusé à commenter "une décision de justice en cours ".
François Fillon a lui aussi préférer garder le silence sur cette affaire, laissant à ses soutiens le soin de s'exprimer : un député filloniste a ainsi expliqué que cette poursuite de la mise en examen de Nicolas Sarkozy n'était "pas une mauvaise nouvelle", tandis qu'un second tempérait :"La force de Nicolas Sarkozy, c'est l'onction populaire, et il n'est jamais meilleur que dans le rôle de la victime".
Le PS satisfait
Du côté des députés et minsitres socialistes, on se satisfaisait mardi de la décision de la cour d'appel de Bordeaux. "Il y avait des faits suffisament étayés pour justifier la confirmation de la procédure , a déclaré le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire Benoît Hamon. Cette affaire doit rappeler à tous la nécessité de respecter parfaitement l'indépendance de la justice ".
Pour Thierry Mandon, porte-parole du groupe "les attaques [ndlr : de l'UMP] contre la justice étaient indécentes (...) D'une certaine manière, c'est l'addition qui est payée aujourd'hui. "
Quant à la question de l'avenir politique de Nicolas Sarkozy, Elisabeth Guigou veut rester prudent, estimant "que beaucoup de choses doivent se passer avant 2017 (...) Ne tirons pas de conclusions hâtives. "
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