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Affaire Bettencourt: huit rencontres entre Sarkozy et Courroye à des moments-clés

L'ancien procureur de Nanterre Philippe Courroye et l'ancien président Nicolas Sarkozy se sont rencontrés au moins huit fois à des dates proches de moments-clés de l'affaire Bettencourt, selon le journal Le Monde. Le magistrat dément avoir évoqué l'affaire à ces occasions et porte plainte pour violation du sevret de l'instruction et recel, selon le journal le Figaro.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Charles Platiau Reuters)

L'information émane du
journal Le Monde . Le quotidien du soir a obtenu des procès-verbaux versés à
l'enquête judiciaire menée à Bordeaux sur la conduite par Philippe Courroye de
la procédure Bettencourt et sur ses liens avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes
se seraient rencontrés huit fois. A des moments-clés de l'affaire Bettencourt.

Philippe Courroye questionné
sur les rendez-vous

Entendu pendant
plusieurs heures le 2 octobre par deux des juges en charge de l'affaire
Bettencourt à Bordeaux, Philippe Courroye a été sommé de rendre des comptes. Et a assuré n'avoir jamais franchi la ligne jaune.
Selon Le Monde, il a confirmé connaître
personnellement Nicolas Sarkozy depuis une douzaine d'années, et "le voir
depuis une à trois fois par an pour évoquer des sujets généraux et
institutionnels"
, au cours de "rencontres privées" .

Les agendas, assure le quotidien, montrent aussi des rendez-vous de Philippe Courroye avec Patrick Ouart et Jean-Pierre Picca, les deux conseillers justice successifs de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

"Il n'a jamais été
question de l'affaire Bettencourt dans mes rencontres avec Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart
ou Jean-Pierre Picca"
, aurait-il assuré aux juges. Et il va de lui même évoquer le point qui intéresse les juges.

"Vous
n'imaginez pas Nicolas Sarkozy ou Patrick Ouart m'interroger sur des affaires
que je pouvais traiter. Vous m'imaginez encore moins moi-même répondant à des
questions sur ces affaires ou prenant des "instructions". Le penser
serait même outrageant." (Philippe Courroye)

Il aurait complété : "Nicolas Sarkozy ne m'a jamais parlé du
financement de sa campagne et je ne lui en ai jamais parlé"
.

Des rencontres à des
moments clés

Pourtant, ce qui
intéresse les juges, ce sont les dates de ces rendez-vous. Ils coïncident avec
des moments-clés de l'affaire Bettencourt.

Ils se seraient ainsi
rencontrés le 12 juin 2010, deux jours après que la fille de Liliane
Bettencourt eut apporté à la brigade financière le produit des enregistrements
réalisés pendant un an par le majordome de sa mère.
Autre rendez-vous :
le 11 septembre 2010, alors que l'ancienne comptable Claire Thibout a évoqué un
possible financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, et
quatre jours avant un voyage du procureur en Suisse pour y chercher des éléments
sur un tel financement, voyage dont il rentre quasi-bredouille.

De nombreux acteurs du
dossier estiment que l'ancien président de la République lui-même pourrait être
interrogé rapidement dans cette affaire par les juges.

Philippe Courroye est aujourd'hui avocat général à la Cour d'Appel de Paris. Selon le journal Le Figaro , il porte plainte pour violation de l'instruction et recel après la divulgation de son procès verbal d'interrogatoire. 

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