Cet article date de plus de dix ans.

Affaire Agnelet : 20 ans de réclusion requis contre Agnelet

L'avocat général de la cour d'appel de Rennes, Philippe Petitprez, a requis jeudi 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Maurice Agnelet pour l'assassinat de sa maîtresse Agnès Le Roux en 1977. Une "sanction juste et adaptée" selon le magistrat. Par ailleurs, l'Italie s'est dite prête à offrir sa "totale collaboration" pour résoudre cette affaire.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Stephane Mahe Reuters)

"Toute l'attitude de Maurice Agnelet après les faits vient confirmer la
conviction qu'il est l'auteur de la disparition d'Agnès Le Roux
" : pour l'avocat général de la cour d'appel de Rennes, Philippe Petitprez, il y a peu de doutes. Maurice Agnelet a bien tué Agnès Le Roux en 1977.

La perpétuité ? "Excessif "

Dans ce troisième procès, au cours d'un réquisitoire qui a duré plus de trois heures, l'avocat général n'a pas demandé la perpétuité - considérant que cela serait
"excessif " - mais 20 ans de réclusion criminelle.

Une peine à laquelle Maurice Agnelet
avait déjà été condamné en appel par la cour d'assises d'Aix-en-Provence en 2007, puis
annulée en janvier 2013 par la Cour européenne des droits de l'Homme.

"Tout nous ramène vers Maurice Agnelet "

L'avocat général, qui a assuré avoir la "certitude que Maurice Agnelet est
coupable
", a dénoncé une enquête initiale "bâclée ".
Et il a formellement écarté les hypothèses d'une disparition volontaire,
d'un suicide ou d'une disparition accidentelle, ainsi que la piste mafieuse.
Selon lui, notamment, Jean-Dominique Fratoni, qui a racheté les parts
d'Agnès Le Roux dans le casino familial des Le Roux, Le Palais de la
Méditerranée, "n'a aucun intérêt à la disparition d'Agnès Le Roux ".

"Il faut
écarter totalement la thèse d'un assassinat par une organisation criminelle,
rien ne vient l'étayer. Celui qui est au centre de l'affaire, c'est Maurice Agnelet, tout nous
ramène vers Maurice Agnelet."

Selon lui, "Maurice Agnelet se comporte après le 2 novembre 1977 comme si
Agnès avait disparu. Et pour cause: il sait ce qui lui est advenu
".

La défense évoque l'absence de preuves

De son côté, l'avocat de Maurice Agnelet, Me François
Saint-Pierre, s'est attaché à souligner l'absence de preuves contre son
client, après la plaidoirie de l'avocat général.

"On ne peut pas dire qu'un homme est coupable ou pas coupable simplement
pas ce qu'il a une sale gueule ou parce que son comportement est aberrant
", a-t-il déclaré avant de préciser : "Nous n'avons aucun élément de preuve qui
l'incrimine, nous n'avons qu'une convergence de suspicions liées à son
comportement
".

L'Italie veut aider la France

L'autre information importante de la journée, c'est cette annonce de l'Italie, qui s'est dite prête à offrir à la France sa plus "totale collaboratio n" afin de résoudre l'affaire
Agnelet, Agnès Le Roux ayant peut-être été assassinée de l'autre côté des Alpes.

"Nous offrons notre totale collaboration ", a affirmé le procureur
de Cassino (centre), Mario Mercone, assurant qu'une enquête plus approfondie
serait lancée si les autorités françaises en faisaient la requête.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.