Accusé de tentative d'évasion, Yvan Colonna a été transféré

Yvan Colonna préparait-il son évasion de la prison d'Arles, où il était incarcéré depuis décembre 2012 ? C'est en tout cas ce que pense l'administration pénitentiaire qui l'a transféré vers la centrale de Réau, en Seine-et-Marne.

L'avocat du berger corse, Maître Pascal Garbarini, critique cette décision. Il
estime qu'elle a été prise dans le seul but d'empêcher son rapprochement à la
maison d'arrêt de Borgo (Haute-Corse), conformément à la loi sur le rapprochement familial.

"Il s'agit d'un stratagème de l'administration pénitentiaire (...) Depuis 10 ans et le début de son incarcération, Yvan Colonna n'a jamais eu la moindre procédure disciplinaire, tant pour son comportement que pour ses agissements. On est dans une mauvaise farce ", a-t-il expliqué au micro de France Info.

Evasion violente avec des explosifs ?

Selon une source syndicale pénitentiaire, "on est venu le chercher à 5 heures du matin. Il a été emmené en véhicule terrestre. Il a été transféré pour
suspicion de tentative d'évasion. On n'en sait pas plus ".
"Même les surveillants n'étaient pas au courant. Jusqu'ici, il n'y avait
rien à dire sur sa détention à Arles. Il était calme ", a-t-on précisé de même
source.

Pourtant, des informations recoupées laisse penser que le nationaliste corse préparait une évasion violente, avec des explosifs. Compte tenu de ces informations, "l'administration a jugé inutile de courir le risque de laisser Yvan Colonna à Arles ", a ajouté une source du côté de la Chancellerie, qui explique que "c'est un transfèrement par précaution ". Une référence à la récente évasion spectaculaire à l'explosif de Redoine Faïd (qui
a été repris fin mai) de la maison d'arrêt de Sequedin (Nord), le 13 avril.

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

Yvan Colonna, 53 ans, a été condamné à la prison à
perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac
en 1998. Il a été arrêté dans le maquis en 2003, après quatre ans de fuite.

Le 11 juillet 2012, la Cour de cassation a rejeté les
pourvois formés par sa défense, condamnant définitivement le
berger corse à la réclusion criminelle à perpétuité. Il a saisi en février dernier la Cour européenne des
droits de l'homme, considérant n'avoir pas eu droit à un procès
équitable.

A la suite de sa condamnation, son avocat de l'époque, Me Patrice Spinosi avait évoqué le souhait de son client d'être transféré en Corse. Depuis le début de son procès, Yvan Colonna n'a jamais cessé de clamer son innocence.