Abdelhakim Dekhar déféré en vue d'une possible mise en examen
Abdelhakim Dekhar, l'auteur présumé des coups de feu tirés au journal Libération à Paris, puis à La Défense, sera mis en examen ce vendredi soir aux urgences médico-judiciaires de l'Hôtel-Dieu. Un juge d'instruction s'est rendu sur place pour signifier à l'ancien "troisième homme" dans l'équipée sanglante menée par Florence Rey et Audry Maupin en 1994 les chefs retennus contre lui.
Une information judiciaire a été ouverte à son encontre par le parquet de Paris pour tentatives d'assassinat, en état de récidive légale, enlèvement et séquestration. Dans un communiqué, le Parquet précise avoir requis son placement en détention provisoire.
Toujours silencieux
Abdelhakim Dekhar, 48 ans, a été placé à l'Hôtel-Dieu car il avait tenté de se suicider avec des médicaments peu avant son interpellation mercredi soir dans un parking de Bois-Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Il a refusé pendant sa garde de s'exprimer sur le fond du dossier, faisant valoir son droit au silence, a indiqué une source proche du dossier.
Le fusil à pompe et les vêtements utilisés lors des attaques menées il y a une semaine à BFM TV, puis lundi à Libération, où un assistant photographe a été grièvement blessé, ainsi qu'à la Défense, n'ont pas été retrouvés pour le moment. "On a retrouvé des éléments, comme les lunettes, mais ni l'arme, ni les vêtements. Comme il ne parle pas, ça bloque l'enquête ", a dit une source proche de l'enquête.
"Complot fasciste "
"Les investigations se poursuivent pour savoir s'il ne disposait pas d'une autre planque, en dehors de l'appartement où il était hébergé ". L'homme, qui a été formellement identifié par son ADN, a laissé des lettres à tonalité d'extrême gauche dans lesquelles il évoque un "complot fasciste ".
Abdelhakim Dekhar était considéré comme le "troisième homme" de l'affaire Rey-Maupin, soupçonné d'avoir acheté un des fusils à pompe dont ces deux jeunes gens qui gravitaient dans la mouvance autonome et anarchiste se sont servis lors de la double fusillade du 4 octobre 1994 à Paris, qui a fait cinq victimes. Arrêté peu de temps après les faits, il avait été condamné à quatre ans de prison pour association de malfaiteurs.
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Après sa remise en liberté, Abdelhakim Dekhar a refait en grande partie sa vie à Londres, a rapporté le procureur de la République de Paris. François Molins a précisé qu'un homme qui avait rencontré le fugitif il y a 13 ans à Londres avait prévenu la police après l'avoir reconnu sur un avis de recherche. Selon le Times , le tireur de Libération a passé 13 ans à Londres où il a épousé une étudiante turque à Redbridge, dans le nord-est de la ville, en février 2000.
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