Journée d’action des surveillants de prison en colère

Jamais depuis la fin de la seconde guerre mondiale il n’y avait eu autant de détenus dans les geôles françaises : 63.838 pour à peine plus de 50.000 places. Au total, le nombre de personnes sous écrou, qui comprend les détenus et celles bénéficiant d’un aménagement de peine, est de 69.818. Un record historique.

Comme les surveillants de prison n’ont officiellement pas le droit de grève, l’Union fédérale de l’administration pénitentiaire-UNSA (UFAP-UNSA) appelle tous les personnels "en repos ou en congés à se rassembler massivement devant les établissements pénitentiaires".

L’UFAP-UNSA entend ainsi dénoncer la surpopulation carcérale, le non-respect de l’encellulement individuel ( lire Le Plus France Info ), les agressions envers les personnels et le démantèlement du service public. Bref, un rejet en bloc de la politique de Rachida Dati, qualifiée de "ministre people" dont la "seule ambition" est de "nourrir (son) ego".

Egalement dans la ligne de mire du syndicat, une circulaire du 5 juin qui étend certains régimes de détention, sans pour autant en prévoir les moyens. Il s’agit notamment d’allonger les parloirs familles, de maintenir les parloirs pour les détenus en quartier disciplinaire, d'allonger la durée des promenades ou encore de proposer du sport aux détenu les week-ends et jours fériés. L’UFAP-UNSA réclame des postes supplémentaires pour mettre ces directives en œuvre, et craint une nouvelle tension avec les détenus "qui ne comprendront pas pourquoi on ne peut pas appliquer les mesures".

Pour cette première journée d’action, l’UFAP-UNSA n’entend pas bloquer le fonctionnement des prisons, mais pourrait appeler les autres syndicats à la rescousse dans les prochains jours, pour envisager des actions "plus fortes".

Gilles Halais avec agences