: Vidéo Jacques Toubon : "Je ne suis pas l'homme que certains disent"
Pressenti pour devenir Défenseur des droits, l'ex-ministre de la Justice de Jacques Chirac a passé son grand oral devant la commission des lois de l'Assemblée.
Son grand oral était très attendu. Auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale, mercredi 2 juillet, Jacques Toubon a répondu pied à pied aux critiques dont il a été l'objet depuis qu'il a été choisi par François Hollande pour devenir le futur Défenseur des droits. "Je ne suis pas l'homme que certains disent", a lancé l'ancien ministre de la Justice, face à des attaques qu'il estime "entachées d'une certaine dose d'anachronisme intellectuel".
Accusé ces dernières semaines de n'avoir pas voté l'abolition de la peine de mort en 1981, Jacques Toubon a rétorqué avoir, cette année-là, "fait campagne derrière Jacques Chirac, qui s'était prononcé pour l'abolition". "Comme lui, j'ai voté pour l'article 1 [qui abolit la peine de mort], mais pas pour l'ensemble du texte", car la peine de substitution proposée par la droite avait été "refusée par Robert Badinter", le garde des Sceaux de l'époque.
Pour justifier son refus de voter la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, Jacques Toubon a affirmé avoir émis un vote politique, à l'unisson de toute la droite. Quant à son opposition au pacs, en 1999, elle n'a été animée selon lui que par des arguments purement juridiques. "La sexualité relève d'un choix de vie que chacun doit faire en toute liberté", a-t-il déclaré.
"Faire la guerre à l'injustice"
Jacques Toubon est également revenu brièvement sur l'épisode de l'envoi, en 1996, d'un hélicoptère dans l'Himalaya pour rapatrier un procureur et tenter d'éviter une procédure judiciaire à Xavière Tiberi. L'ancien ministre de la Justice a dit n'avoir pas été le seul responsable de cette décision, sous-entendant que les ordres venaient de plus haut.
S'il devait être nommé Défenseur des droits, Jacques Toubon a promis de faire "la guerre à l'injustice, qui ne peut être vaincue que par une véritable égalité des droits". Il s'est également dit à titre personnel "favorable depuis longtemps au droit de vote des étrangers aux élections locales".
Pour être définitive, sa nomination devra passer outre un veto parlementaire. Elle serait rejetée si trois cinquièmes des votes des commissions des lois de l'Assemblée et du Sénat s'y opposaient. Le vote à l'Assemblée, à bulletin secret, interviendra dans la foulée de l'audition, mais ses résultats ne seront connus que le 9 juillet, une fois que la commission sénatoriale aura à son tour procédé à l'audition et au scrutin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.