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Tribune pour défendre le droit à l'IVG : Luc Carvounas plaide pour que "ce droit fondamental soit inscrit dans le marbre"

Le député PS et membre de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes signe une tribune publiée dimanche dans le "JDD".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Luc Carnouvas lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 9 juillet 2019. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Luc Carvounas, député PS et membre de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes fait partie des 50 signataires d'une tribune, publiée le 14 juillet dans le JDD. À l'initiative de députés de gauche, le texte appelle Emmanuel Macron à "lutter contre l'entrave" à l'interruption volontaire de grossesse. Les parlementaires annoncent le dépôt d'une proposition de loi constitutionnelle visant à ce que "nul ne puisse entraver ce droit fondamental". Luc Carnouvas explique que "cette tribune est plus qu'un rappel. Elle fait écho à la proposition de loi constitutionnelle, qui dans son article 66.2 que nous proposons, dit que nul ne peut entraver le droit fondamental à l'IVG". Cette proposition de loi constitutionnelle a été déposée le 1er juillet, "un an après la panthéonisation de Simone Veil", indique à franceinfo le député PS 

"Je vois ce qu'il se passe partout dans le monde, en Europe, avec par exemple la Hongrie de Victor Orban, qui depuis 2013 a remis en cause ce droit fondamental dans la Constitution. Et ce que nous disons, avec mes collègues, c'est qu'en France, malgré toutes ces avancées depuis la loi Veil, il existe malheureusement, non pas un délit d'entrave comme on peut l'entendre par la loi, mais une forme d'entrave aujourd'hui pour toutes ces femmes qui recourent à l'IVG", souligne Luc Carnouvas.

"Etre de rang constitutionnel ne veut pas dire être dans la Constitution"

Il rapelle qu'en France, "14 femmes sur 1 000 ont recours à l'IVG, et 25 femmes sur 1 000 femmes dans les Outre-mers". Mais parrallèlement, "130 centres pratiquant l'IVG ont fermé en dix ans", note-t-il. Luc Carnouvas dénonce aussi la suppression en Ile-de-France du Pass contraception pour le Planning familial, le manque de praticiens et les propos du président de l'association des gynécologues de France (Bertrand de Rochambeau du Syngof, ndlr) "qui a dit il y a quelques temps que la pratique d'une IVG est un homicide". 

"Cette proposition de loi constitutionnelle veut graver dans le marbre le droit fondamental à l'IVG", explique le député socialiste. "Dans les échanges que j'ai eu avec le gouvernement, on me dit que le droit fondamental à l'IVG est de rang constitutionnel. Très bien, mais être de rang constitutionnel ne veut pas dire qu'il est inscrit dans la Constitution", explique-t-il. "C'est pour cela que nous posons cette proposition de loi constitutionnelle, que nous interpellons le président de la République, qui a fait une campagne pour nous dire qu'il était féministe et progressiste. J'espère que cette proposition de loi sera discutée dans la niche parlementaire au mois de janvier prochain du groupe socialiste. Nous verrons au pied du mur si le gouvernement et le président mettent leur parole avec des actes politiques forts", conclut l'élu.

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