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Avortement : un nouveau "manifeste des 343" réclame l'allongement des délais d'accès à l'IVG

Ce texte, publié sur le site du Planning familial à la veille du cinquantième anniversaire du premier manifeste, demande l'allongement de la durée légale de 12 à 14 semaines de grossesse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des femmes manifestent lors de la journée du droit à l'avortement, le 26 septembre 2020 à Rennes (Ille-et-Vilaine). (VERNAULT QUENTIN / NURPHOTO / AFP)

Cinquante ans après, un nouveau manifeste. Une tribune publiée sur le site du Planning familial signée par 343 "femmes et personnes pouvant vivre une grossesse", militantes féministes, musiciennes, actrices ou politiques réclame l'allongement des délais de recours à l'IVG en France, de 12 à 14 semaines. Ce texte est publié à la veille du 5 avril, cinquantième anniversaire du "Manifeste des 343", dans lequel des femmes célèbres ou anonymes déclaraient avoir avorté illégalement, et qui a marqué l'histoire du droit à l'avortement en France. Cinquante ans plus tard, "nous n'avons pas encore acquis la propriété pleine et entière de nos corps. Le patriarcat freine nos choix", écrivent les signataires.

Parmi elles, des actrices dont Julie Gayet, Corinne Masiero, Laure Calamy, Marina Foïs, Zabou Breitman, Anna Mouglalis, Alexandra Lamy, des chanteuses (Juliette Armanet, Yaël Naïm, Barbara Carlotti), des réalisatrices (Catherine Corsini, Andréa Bescond) mais aussi des journalistes (Léa Drucker, Maïa Mazaurette), responsables politiques ou militantes (Marie-Noëlle Lienemann, Clémentine Autain, Audrey Pulvar, Assa Traoré, Alice Coffin, Caroline De Haas...)

Une proposition de loi abandonnée en février

"Par rapport à l'avortement, la loi en a fixé la limite : douze semaines de grossesse. Au-delà, les recours sont limités et conditionnés", d'une part aux "médecins qui statuent alors sur la 'nécessité médicale' d'interrompre une grossesse", et d'autre part "à notre situation socio-économique", écrivent-elles. "Les personnes concernées dotées de ressources pourront se rendre à l'étranger, dans des pays dont les législations plus progressistes leur permettront d'avorter dans des conditions sécurisées".

"Enfin, privées de leur droit à disposer de leur corps, il y a ces femmes forcées à poursuivre une grossesse non désirée. Cette violence est infligée dans le silence et l'indifférence", dénonce le texte. "En solidarité avec toutes ces femmes, je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté. En France. A l'étranger. Au-delà du délai légal français. Je pourrais être l'une d'entre elles. Je suis solidaire. J'exige la réelle maîtrise de mon corps, j'exige le respect de mon corps, de mes droits et de mes choix, j'exige l'allongement des délais légaux d'accès à l'IVG", conclut-il.

En février dernier, le retrait d'une proposition de loi pour allonger le délai d'accès à l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse avait provoqué des remous à l'Assemblée nationale. Le groupe socialiste avait dû y renoncer en raison des nombreux amendements déposés par la droite, accusée d'obstruction.

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