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Interpellés hier soir à Paris, des dizaines de migrants tunisiens bientôt reconduits à la frontière

Nouvelle opération de police hier soir à Paris contre des migrants, essentiellement des Tunisiens, qui s'étaient réfugiés au parc de la Villette. Il y a eu plusieurs dizaines d'interpellations.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © AFP / Thomas Samson)

Plusieurs associations franco-tunisiennes sont intervenues pour tenter d'aider ces migrants. Entre 100 et 200 jeunes Tunisiens, pour la plupart arrivés récemment d'Italie et réfugiés au parc de la Villette dans le 19ème arrondissement de Paris. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été interpellés hier soir vers 21h00 par les forces de l'ordre, au moment où la Croix Rouge Porte procédait à la distribution de repas chauds. Ces associations dénoncent ces opérations de "ramassage" qu'elles qualifient d’indignes, alors même qu'elles venaient de négocier un soutien, une aide humanitaire de la ville de Paris.
_ " Ces personnes sont encerclées comme des animaux dans une cage ", rapporte Samia Makhtouf, avocate parisienne, qui a déjà défendu plusieurs migrants tunisiens. "C’est un spectacle honteux, qui n’honore pas le pays des droits de l’Homme", poursuit la juriste qui a passé la journée d'hier entre le commissariat de Pantin et le square de la porte de la Villette.

"Ces ressortissants en situation irrégulière ont vocation à être placés en rétention administrative en vue d'une reconduite à la frontière" (Claude Guéant)

Du côté de la préfecture de police de Paris, on indique que cette opération est "dans la continuité" de celle menée la veille à Paris et en Seine-Saint-Denis, et qui s'est soldée par le placement en garde à vue d’une soixantaine de personnes pour "infraction à la législation sur le séjour".
L'objectif est de "contrôler toutes ces personnes arrivées en masse", "d'établir un diagnostic de la situation de chacun", et de traiter leur situation "au cas par cas", précise-t-on de même source. Hier, la préfecture indiquait pourtant que "la majorité" des Tunisiens arrêtés "ont ou vont faire l'objet d'arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière".
Des interpellations "choquantes", a jugé hier le maire de Paris, Bertrand Delanoë, priant l'Etat "de cesser ces opérations de police qui ne sont pas à la hauteur de la situation" et plaisant pour des solutions "plus en phase avec le droit international et le respect de la dignité des personnes". Réponse du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant : ce n'est "pas à l'Etat" de pourvoir au séjour de ces Tunisiens, qui doivent "en vertu des accords internationaux et de la loi (...) disposer de ressources suffisantes pour assumer leurs frais de séjour".

Quinze migrants tunisiens ont également été interpellés hier soir à Marseille et placés en garde à vue. L'interpellation a eu lieu entre 21h00 et minuit, alors que des associations tentaient de leur trouver des solutions d'hébergement sur un terrain où ils vivaient dans des conditions précaires. Depuis plusieurs jours, entre 100 et 200 migrants tunisiens ont trouvé refuge dans ce petit jardin, près de la gare Saint-Charles.

Cécile Mimaut, avec agences

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