Intermittents : le mouvement "met en péril les institutions culturelles"
Le conflit des intermittents n'en finit pas de durer. Alors qu’Aurélie Filippetti a prévu de réunir, dès mardi, tous les acteurs du dossier, des voix s’élèvent, demandant de ne pas sacrifier les spectacles. Malgré cela, dimanche soir au festival de danse de Montpellier, la première n'a pas pu avoir lieu. Les personnels avaient pourtant majoritairement voté contre la grève. Mais environ 150 personnes ont envahi le plateau du théâtre de l’Agora et empêché la tenue du spectacle.
Ce lundi matin, le directeur du festival, Jean-Paul Montanari, s'est exprimé pour la première fois au micro de France Info. Il n'a pas caché son désarroi. "Ce n'est pas la même chose qu'en 2003 [date du dernier grand mouvement des intermittents, ndlr]. Parmi les 150 personnes qui ont empêché la représentation dimanche soir, je n'en connaissais pas un dixième ", explique Jean-Paul Montanari.
"Ils se trompent de cible "
Et le directeur du festival de s'interroger sur les réelles motivations de ces personnes. Selon lui, les manifestants sont des personnes qui ont des revendications plus larges et qui se trompent de cible. "Ils ciblent le festival de Montpellier pour protester contre la précarité, contre le chômage, mais ils se trompent. Je fais partie de ceux qui signent des contrats, qui embauchent des artistes ", poursuit Jean-Paul Montanari. "Ils mettent en péril les institutions culturelles. "
Jean-Paul Montanari exclut cependant tout recours aux forces de l'ordre pour assurer la bonne tenue des spectacles : "Les artistes qui jouent sur scène ne le supporteraient pas. Ils ne peuvent pas s'exprimer dans un cadre oppressif. Mais comment on fait pour faire notre travail alors que seuls 33% des votants souhaitent la grève ? Comment on fait pour garantir la liberté de travail de ceux, majoritaires, qui veulent travailler ? ".
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La CGT-Spectacle a justifié l'irruption des 150 intermittents sur la scène de la première du festival, dimanche soir, expliquant que "le vote [contre la grève, ndlr] n'était pas correct ". "Des techniciens n'y avaient pas participé sous la pression, et il est normal que les équipes soient soutenues de l'extérieur ", a expliqué Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle.
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