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Interdiction de fumer : le bilan un an après

L'interdiction de fumer dans les bars, hôtels, restaurants et discothèques fêtera son premier anniversaire le 1er janvier 2009. Un vrai changement pour les fumeurs, non- fumeurs et patrons des établissements concernés. Une mesure qui a fait reculer le tabagisme passif. Mais les ventes de cigarettes n'ont que très sensiblement baissé en 2008.
Article rédigé par franceinfo
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REUTERS/Hannibal Hanschke)

“Moins oppressant” les bars et restaurants sans tabac.
_ À l'approche du premier anniversaire de l'interdiction de fumer dans les cafés, restaurants, hôtels et discothèques, les personnels de ces établissements apprécient leur nouvel environnement de travail.

Et les chiffres le confirment. Une étude menée sur 23 employés non-fumeurs de ce secteur démontre un impact positif de l'interdiction de fumer sur le fonctionnement des artères. Moins de toux, un air plus respirable, “on a gagné en confort
” disent certains serveurs.

“Un véritable succès sur la prévention du tabagisme passif” reconnaît Le professeur Bertrand Dautzenberg, président de l'office français de prévention du tabagisme.

Des témoignages qui permettent au ministère de la Santé de dresser “un bilan positif” de cette interdiction de fumer. Le comité national contre le tabagisme (CNCT) chargé d'évaluer la mesure conclut qu'elle constitue “une avancée majeure de santé publique”, notamment parce qu'elle a été “globalement bien appliquée”.

Baisse des ventes très relative

Mais à trop se réjouir, on en passerait presque à côté du chiffre clé. La baisse de la vente de cigarettes sur cette année 2008 est minime :
_ 45 milliards de cigarettes ont été vendues entre janvier et octobre 2008 contre 46,3 milliards en 2007, selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui note par ailleurs une augmentation des ventes de tabac à rouler sur la même période.

Cependant, il faut dire qu'un an après l'interdiction de fumer, la mesure ne fait plus débat. Du côté des patrons d'établissements la pilule semble être passée, et cela malgré les 3,4% de pertes de chiffre d'affaire constatées sur les sept premiers mois de 2008.

Pas question de jouer avec le feu pour les commerçants qui risquent jusqu'à 750 euros d'amende s'ils encouragent leurs clients à fumer, en mettant à leur disposition des cendriers par exemple.

Du côté des clients fumeurs et non-fumeurs la mesure est populaire. 95% de la clientèle non-fumeuse des restaurants l'approuve, contre 85% de la clientèle fumeuse. Et même 60% des fumeurs de discothèques se disent favorables à cette interdiction de fumer.

Le seul bémol concerne les terrasses, devenues le refuge des irréductibles fumeurs. De nombreuses terrasses sont encore jugées non conformes, c'est-à-dire insuffisamment ouvertes à l'extérieur.

Mikaël Ponge, avec agences

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